La Terre est-elle trop petite pour nourrir les hommes ?
Cette émission écrite, produite et réalisée PAR Pierre COULOM fait écho au congrès de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) qui se tenait en novembre 1953 à Rome.Il s'agit d'une évocation scénarisée, tous les spécialistes cités sont joués par des comédiens. Le thème de ce congrès était "la Terre est elle trop petite pour nourrir les hommes ? ". L'émission tente, en reconstituant les débats et polémiques suscités par cette question épineuse, de voir comment se posera aux générations futures le problème de la baisse des ressources alimentaires face à l'augmentation de la démographie mondiale .- Au début : Indicatif musical.Cette évocation scénarisée va faire écho au congrès de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) qui se tient en même temps à Rome. Il s'agit d'une évocation scénarisée, tous les protagonistes sont joués par des comédiens. L'un des problèmes traités pendant ce congrès était" la Terre est elle trop petite pour nourrir les hommes ? ". L'émission va tenter de voir comment va se poser ce problème pour l'auditeur, ses enfants et les enfants de ses enfants.- A 1'28 : Musique. Il s'agit d'une évocation scénarisée, tous les protagonistes sont joués par des comédiens. - A 2'28 : Musique.- A 2'46 : un homme demande si la Terre est trop petite pour assurer aux hommes leur nourriture. L'humanité court-elle le risque de mourir de faim ? Faut-il écouter les prophètes de la catastrophe ? Court-elle à sa fin ? (+ musique dramatique).- A 3'47 : idée inconcevable quand on voit la richesse de la Terre, les progrès techniques.- A 4'42 : Un géomètre explique que si on regroupait toute l'humanité en un même lieu ; En partant du nombre d'hommes (2 milliards 1/2), si on en mettait 4 par m2, il faudrait 625 km2 pour tout contenir.- A 5'53 : propos du savant géographe Hendrick Wilhem VAN LOON (?) : Si tous les habitants de la Terre mesuraient 1m80, 50 cms de largeur, 35 cms d'épaisseur, on pourrait tous les loger dans une maison cubique de moins d'1 km.Comment est-il possible que les hommes épuisent les ressources de la Terre dans ces conditions ?Dès 1946, l'ONU s'emparait de la question et publiait en 1950 une grande enquête. Pour l'ONU le problème le plus grave était la mauvaise répartition des ressources d'un côté et le gaspillage de l'autre. Importance de la mauvaise exploitation des terres. Cette situation menace de mettre en péril le progrès humain et la paix.- A 8'23 : propos d'un célèbre économiste américain (Quentin William VOGT ?) "Les populations augmentent, les terres s'épuisent, mangerons-nous demain ? " (+ musique)- A 8'50 : on va d'abord écouter ceux qui lancent des alarmes : "Les pessimistes".- A 9'18 : Propos de Ferfield OSBORNE, économiste américain. Au milieu du XVIIème la population ne dépassait pas 400 millions d'habitants ; Vers 1830 ce chiffre avait doublé. Vers 1900, la population mondiale avait encore doublé (1 milliard 600 millions).- A 10'20 : Propos de Paul Vincent : Augmentation de la population de l'Asie par 2,5 environ ; Celle de l'Europe a triplé. En 1800, l'Amérique entière n'avait que 25 millions d'habitants ; 60 millions en 1850 ; en cent ans ce chiffre a quintuplé. - A 11'22 : Peter KEYS (?) : chaque année la population augmente de 1%.- A 11'40 : Paul Vincent parle du taux d'accroissement de la population mondiale depuis la seconde guerre. - A 13'37 : Peter KEYS (?) : Exemple des Indes où l'absence de famine a produit une augmentation de 50 millions d'habitants. (15% de plus en 10 ans).- A 14'15 : Aldous HUXLEY explique que même si on mettait en place une politique de la natalité, l'âge de la population provoquera une augmentation de la population mondiale. Elle s'élèvera au moins à 3 milliards avant de diminuer (peut être). (+ musique)- Evocation des travaux d'Alfred SAUVY, directeur de l'Institut Nationale Démographique de Paris et de son équipe.- A 16'27 : Propos de Jean Bourgeois PICHAT, Louis CHEVALIER sur l'augmentation de la population en France dès la fin de la guerre. Or les pessimistes affirment que les ressources diminuent rapidement.- A 18'26 : Paul REBOUT sur la superficie de la terre, les animaux et l'eau nécessaires à un homme pour vivre.... Soit un carré de 100m (1 hectare).- A 20'43 : Aldous HUXLEY (enquête de l'ONU de 1950) : D'après les études il y aurait 7/10ème d'hectares disponibles par homme. Si la population passe à 2,5 milliards, il y aura moins de 6/10ème d'ha. Or l'ensemble des terres ne sont pas utilisables pour la culture, ce qui diminue encore ces prévisions à 3/10e d'ha par personne. Donc les ressources sont insuffisantes pour faire vivre la population.- A 22'05 : Peter KEYS à propos d'un autre rapport alarmant sur les ressources à la sortie de la guerre. (En 1938, plus de la moitié des hommes avaient faim). Le manque de vitamines, les carences sont aussi dangereuses que la malnutrition. Inégalité dans la qualité de l'alimentation entre nations et groupes sociaux. (Chiffres).- A 25'47 : Josué de CASTRO, président en 1952 du conseil de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) parle de la "parabole de la faim". Les ravages provoqués par la faim sont bien supérieurs aux épidémies et à la guerre pourtant ce sujet est tabou. Il évoque le fléau de goître, symptôme de la faim par le manque d'iode ; le manque de vitamine A peut provoquer la cécité ; Le manque de fer provoque de l'anémie.- A 28'38 : Propos d'un économiste sur les "poneys"aux Iles Shetland Il ne s'agit pas d'une nouvelle race mais leur petitesse est due à des carences de la terre provoquant une dégénérescence. Transportés ailleurs les poneys regrandissent. - A 30'20 : Josué de CASTRO : Ceci se répète chez les humains.... Les chinois et japonais de petite taille ne sont pas autre chose que des "poneys humains". Caractéristiques qui disparaissent quand ils émigrent ailleurs où la nourriture est plus abondante. Il parle du goût des chinois pour les chiens (car les chiens trouvent toujours quelque chose à manger et les chinois peuvent ensuite les manger quand ils ne trouvent rien d'autres pour se nourrir...). - A 32'07 : En Inde, c'est l'inverse, les chiens emportent des cadavres de malheureux. Autres anecdotes macabres sur l'Inde.- A 33'45 : Propos de Maurice BEDEL, voyageur écrivain, parus dans la revue des deux mondes : "Inde pays d'affamés ; Description de la gare de Calcutta "Rendez-vous de la faim et de la mort..."- A 36'14 : Propos divers de pessimiste sur l'accroissement irrémédiable de la population mondiale.- A 37'10 : Propos de Ferfield OSBORN sur la diminution de la fertilité de la Terre.- A 37'21 : Propos de William VOGT sur le même thème "Nous sommes en train de détruire le capital alimentaire du monde".- A 38'09 : Propos de Pierre de RONSARD "Ecoute bûcheron arrête un peu le bras, ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas, ne vois-tu pas le sang ?... "- A 38'50 : Propos du géologue Français Raymond FURON : définition d'un sol. La découverte de l'élevage et de l'agriculture est récente...(10 000 ans); Sédentarisation; accroissement de la population et des besoins ; rupture de l'équilibre naturel à partir de ce moment. Répercussions de la présence humaine sur terre.- A 40'57 : Propos de Ferfield OSBORN sur l'impact humain sur l'environnement : l'impact du guerrier, du colon. (Les méfaits des invasions et des guerriers). (Réponse d'un guerrier imaginaire, d'un colon). De CASTRO parle des" colons romains "de l'Antiquité... L'exploitation commerciale des ressources, évolution vers une agriculture lucrative plutôt que nourricière. Exemple des répercussions de la fièvre de " l'or noir "en Amazonie (caoutchouc). Dans tous les cas on abandonne l'agriculture nourricière pour le profit augmentant les pénuries alimentaires dans ces régions en favorisant l'importation (réponse imaginaire d'un colon). Apparition de nouvelles maladies dans ces zones dues aux carences.- A 47'42 : La maladie du Mississippi la" Pellagre "(description des symptômes), cette maladie est une maladie de la faim (manque de protéines).- A 50'00 : A Porto Rico on cultuve 3 fois plus de terre pour des produits d'exportation que pour des produits alimentaires, nécessitant l'importation de nourriture...- A 51'43 : Propos de Paul LEROY BEAULIEU en 1882 évoquant ce même phénomène de " l'économie vampiresque ".- A 51'57 : OSBORN : la terre est de plus en plus exploitée comme une mine dont il s'agit de tirer le plus d'argent possible.- A 52'08 : Analyse de ce phénomène par De CASTRO. Il explique pourquoi la monoculture déséquilibre la production de la terre et augmente les risques de famines. La méthode de la sélection des semences qui aurait pu être utilisée ne l'a été que dans le cas de produits exportables et rémunérateurs.- A 53'39 : Réaction imaginaire d'un industriel accusé de pratiquer ce type d'agriculture lucrative.- A 54'28 : Propos de Raymond FURON fustigeant les industriels qui exploitent abusivement les ressources naturelles comme le bois...- A 55'09 : William VOGT sur le même grief (production du papier et déboisement des forêts etc). Fustige le gaspillage de l'eau.Il explique que le développement économique (aux USA) a été réalisé aux dépends de ressources qui ne sont que théoriquement renouvelables et au dépend d'un capital irremplaçable comme le sol et les ressources minérales.- A 56'16 : Concernant les ressources minérales il insiste sur le spectre de la disparition de l'essence (pétrole) et constate que pourtant nous en gaspillons des litres dans des voitures toujours plus puissantes.Il explique qu'il en veut au standard de vie" dit américain" (auto - salle de bain - radio) (critique en fait la société de consommation) ce qui se traduit par une ponction sur la capacité nourricière de la Terre.Il souligne qu'en plus, les Américains ont réclamé ces standards de vie pour le monde entier ! "Quelle monstrueuse déception en perspective... Pour ceux qui n'auront pas réfléchi au fait que la capacité nourricière de la Terre décroît dans le monde entier".- A 57'50 : Le speaker constate ironiquement la verve de VOGT. Il passe au dernier grief des "pessimistes" à l'encontre des agriculteurs qu'ils accusent d'être les principaux responsables de la destruction du sol nourricier de la planète à cause de leurs méthodes d'exploitation qui compromettent l'équilibre entre la terre (qui nourrit l'homme), l'eau (qui nourrit la Terre) et la végétation (qui protège la terre).- A 58'31 : Divers propos poétiques sur l'importance de la terre "du dessus", terre vivante qui se constitue sur plusieurs siècles. Eau "sève du monde". Les racines...- A 01H00'45 : La disparition de la forêt laisse le champ libre à l'érosion des sols. Propos de Guillermo NANETTI sur les dangers de l'érosion et les ravages de l'eau dans ces conditions.- A 01H01'32 : Propos de Raymond FURON sur le phénomène de l'érosion (par l'eau, par le vent, la latérisation du sol). Propos de OSBORN sur les ravages rapides de l'érosion.- A 01H03'52 : Propos de Ferfield OSBORN : l'homme a aggravé le déséquilibre des sols en favorisant l'érosion. Pour lui c'est l'agriculteur le responsable. - A 01H05'10 : Propos de William VOGT sur la responsabilité de l'homme (emploi de la hache et du feu). Raymond FURON fustige l'agriculture extensive responsable d'inondations innombrables. Fustige les brûlis. (Exemples divers).- A 01H07'51 : William VOGT explique ensuite que la charrue est l'autre ennemie du sol (facilite le ruissellement). (Exemple de la culture du blé qui laisse la terre nue pendant des mois favorisant l'érosion). Un autre facteur d'érosion est la substitution de plantes cultivées aux plantes sauvages (le maïs, le tabac). La surexploitation des pâturages par les éleveurs est un autre facteur d'érosion. (Exemples : moutons, lapins).- A 01H12'47 : Résultat de ces actions combinées par Raymond FURON : Description des ravages de l'érosion : grandes étendues stériles et isolées.- A 01H13'30 : William VOGT Autre conséquence de l'érosion : tarissement des puits.- A 01H14'04 : Ferfield OSBORN : cadence catastrophique de la dégradation du sol.- A 01H14'34 : Monsieur MONANETTI donne un exemple d'érosion : l'eau de mer devenue jaune à cause de la terre de la Cordillère des Andes. OSBORN donne un autre exemple au Chili. - A 01H17'26 : Le speaker reprend les propos des pessimistes et conclut qu'on ne pourra manger demain. La prochaine émission présentera des solutions possibles pour éviter ce drame.- A 01H18'46 : William VOGT propose des solutions : limitation des populations, reconstitution des ressources naturelles. Nécessité de faire connaître à l'humanité l'urgence du problème pour qu'il réadapte son mode de vie.- A 01H19'57 : Conclusion.
Producteur / co-producteur |
Radiodiffusion Télévision Française |
Générique | Réalisateur : Robert Coulom Producteur : Robert Coulom Auteur de l'oeuvre pré-existante : Robert Coulom Interprètes : Fernand Fabre, Jeanne Val, Gaétan Jor, Georges Hubert, Linette Lemercier, Serge Nadaud, Robert Moor, Albert Gercourt, Louis Arbessier, Marcel Alba, Georges Carmier, Jean Louis Allibert |