Intervention de Christian Fouchet à 3H30 du matin
Interview du ministre de l'Intérieur, Christian FOUCHET, à 3h30 du matin par Alain BARRAU : "cette nuit a été particulièrement navrante et lamentable". Il y a eu les manifestations étudiantes mais accompagnées d'un phénomène nouveau "ils sont pris de vertige...si ils ne sortent pas de ce vertige, ils finiront par s'abîmer"; d'autant plus que le chef de l'Etat vient de confirmer la réforme à venir de l'université".A côté d'eux, il y a les badauds, les sympatisants pour les jeunes, il y a deux autre catégories : il y a encore des barricades sur lesquelles se battent la pègre "ce qui sort du fin fond des pavés de Paris quand il y a de mauvais coups à donner". Il mentionne ensuite la catégorie des anarchistes "les hommes au drapeau noir"..."c'est tout à fait délibérément qu'ils mènent cette affaire, naturellement les étudiants ne s'en rendent pas compte, ils s'imaginent qu'ils se battent pour un idéal qu'ils ont. Ils ont raison à leur âge d'avoir un idéal. Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont les instruments de ces garçons qui savent très bien ce qu'ils font". Il mentionne ensuite un coup de téléphone passé par le président de la Croix Rouge à monsieur le préfet GRIMAUD pour s'opposer à l'utilisation du symbôle de la croix rouge sur quantité de voitures, selon lui on trouve dans ces voitures "des micros...il y a des micros avec des espions qui parlent à d'autres espions pour leur dire ce qui se passe, voici comment il faut que nous fassions tel coup ou tel autre ! alors ce n'est plus possible !".- A 27'28 : Alain BARRAU qui revient du quartier Latin rapporte au ministre des propos d'étudiants entendus là-bas comme "s'il s'est passé quelque chose c'est parce-que les forces de l'ordre étaient là". Le ministre l'interrompt pour rendre hommage aux forces de l'ordre, à leur calme, à leur courage (rappelle qu'un policier est mort à Lyon). A Paris, ils se battent avec des grenades défensives (le journaliste souligne qu'on parle de grenades offensives), le ministre dément "armes purement défensives et pas dangereuses; alors que les pavés et les billes de fonte, là ce sont des armes !"- A 28'53 : Alain BARRAU se replace à nouveau du point de vue des étudiants "si les forces de l'ordre n'avaient pas été là, ils ne leur auraient pas lancé des projectiles!".- A 29'04 : le ministre reprend quelque peu énervé... il explique pourquoi les forces de l'ordre se sont rendues dans le quartier latin. Il rappelle les faits de la nuit (incendie de la Bourse, incendies de voitures, constructions de barricades, envoi de pavés et de boulons..." "mais voyons quel est le gouvernement qui peut l'accepter ? c'est tout à fait impossible! on ne veut pas du tout embêter les étudiants au quartier latin, on veut simplement que les choses rentrent dans l'ordre et les choses ne rentreront dans l'ordre, je vous le dit avec force et sérénité...que quand les étudiants eux mêmes sortiront de ce vertige et quand les parisiens et les parisiennes les aideront à en sortir...en vomissant cette pègre et ces anarchistes" (6'54)
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Office national de radiodiffusion télévision française |
Générique | Journaliste : Alain Barrau Présentateur : Philippe Harrouard Participant : Christian Fouchet |
Descripteur(s) | barricade, combat de rue, étudiant, Mai 68, manifestation, police, violence |