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Arielle Dombasle, une voix au service de la musique

Arielle Dombasle, une voix au service de la musique

Arielle Dombasle célèbre son anniversaire le 27 avril. L'artiste est inclassable, comédienne, réalisatrice ou meneuse de revue, elle n'a jamais caché sa passion pour la musique, en particulier l'opéra. 

Par Florence Dartois - Publié le 27.04.2023
Arielle Dombasle chante "Vittoria mio core" - 1976 - 01:28 - vidéo
 

L'ANNIVERSAIRE.

Arielle Dombasle est née le 27 avril 1953. Franco-américaine, la muse de Bernard Henri-Lévy est la troisième enfant de Jean-Louis-Melchior Sonnery, dit Sonnery de Fromental, fils d'un industriel lyonnais, archéologue et collectionneur d'art précolombien, et de Francion Garreau-Dombasle. La fillette passe une grande partie de son enfance au Mexique ou auprès de sa grand-mère dans le Sud de la France, après le décès prématuré de sa mère. De cette enfance, elle va garder un amour inconditionnel pour la musique, bercée par des chansons de mariachis ou les airs d'opéra que lui fit découvrir sa mère et sa grand-mère.

Arielle Dombasle arrive à Paris en 1976 pour suivre des cours de danse et de chant au Conservatoire international de musique, ainsi que des cours d'art dramatique et de comédie d'abord au cours Simon, puis chez Andréas Voutsinas. Entre la musique et la comédie, son coeur ne choisira jamais. Éric Rohmer la découvre et la fait jouer - et chanter - dans son film Perceval le Gallois en 1979. Sa carrière est lancée. Mais revenons à la musique et à la place qu'elle a toujours tenue dans sa vie à l'aide de deux archives. Avant d'être actrice, réalisatrice ou même scénariste, Arielle Dombasle incarne la musique lyrique. Dans Perceval le Gallois, elle interprète déjà des airs médiévaux.

Elle sort son premier EP en 1985, la Cantate 78 de Jean-Sébastien Bach, en duo avec Octavian Loys.

Arielle Dombasle va pleinement se consacrer à l'art lyrique à partir des années 2000. Se qualifiant elle-même de « Soprano dramatique », elle va sortir cinq albums : Extase en 2000, Liberta en 2002, Amor, Amor en 2004, C’est si bon en 2006 et Glamour à Mort en 2009.

LES ARCHIVES.

L'archive en tête d'article est sans doute sa première apparition télévisée. À 23 ans, elle n'est pas là pour défendre un film, elle n'est pas encore actrice, mais bien pour chanter un air d'opéra. Nous sommes le 26 décembre 1976 dans l'émission « L'homme en question » de FR3 qui reçoit Louise Weiss, journaliste, écrivaine, célèbre pour son combat en faveur du droit de vote des femmes. Au cours de ce portrait, l'invitée fait un éloge de la jeunesse qui lui donne de la force et « d'ailleurs descend l'escalier » plaisante-t-elle pour présenter la toute jeune Arielle Dombasle, qui en effet, descend avec précaution le haut escalier fiché en plein milieu du décor.

Accompagnée par Alain Balagers au piano, Arielle Dombasle interprète pour Louise Weiss Vittoria, mio core de Gian Giacomo Carissimi (1605-1674), un compositeur italien du XVIIe siècle. À la fin de la prestation, Louise Weiss la prend dans ses bras lui déclarant que sa voix est « plus ravissante que jamais ».

Une vie, une voix

L'archive que nous vous invitons à regarder à présent date du début des années 90. L'artiste qui n'a pas encore pris son envol musical, déclare déjà sa flamme à la musique. Nous sommes le 30 avril 1992 sur FR3.

L’émission « Mélolanuit » consacre une semaine entière à Arielle Dombasle. Il ne sera pas question de cinéma, mais uniquement de musique. Arielle Dombasle est là pour partager sa passion du chant. L’artiste a concocté un programme destiné à partager avec les téléspectateurs son univers musical en grande partie dominé par l'opéra. Dans cette première émission du 30 avril 1992, Arielle Dombasle évoque en compagnie d’Alain Duault sa relation passionnelle à la musique, une relation qui a vu le jour au Mexique.

Elle raconte comment, plus tard, sa grand-mère l’a poussée à faire du chant, qu'elle a commencé au conservatoire de Paris de chant à 18 ans. Un tourbillon émotionnel qui a fait exploser toute pudeur en elle : « tout à coup, j’ai découvert ma voix. J’ai eu peur. Je me suis dit : "j’ai cette voix, cette chose qui est très forte, qui est comme un animal que je vais devoir dompter, apprivoiser. Et puis, les professeurs de chant sont très sévères. Il s'agit d’abord de casser toutes les inhibitions, les timidités. C’est très impudique la voix. »

De la musique avant toute chose

Cette voix, véritable miroir des émotions, elle a appris à la maîtriser « quand on commence à maîtriser cette voix, surtout dans les grands rôles d’opéra et qu’on arrive à des paroxysmes avec cette voix immense qui vous dépasse, c’est une chose assez étonnante. C’est une expérience euphorisante et qui fait un peu peur ».

Arielle Dombasle confie ici avoir été tentée de se consacrer à l'opéra, avouant dans une boutade que « sa dissipation » et sa curiosité l’avaient entraînées vers le cinéma. A l'époque, elle se sentait toujours coupable de ce choix, persuadée d'avoir une dette envers l’opéra. C'est dans cette quête d'équilibre de ses différentes facettes, entre le cinéma et le chant, qu'elle avait développé son répertoire. La musique représentant pour elle le seul repère fixe dans une destinée mouvementée : « on sent qu’on sait chanter et ça donne une grande sécurité », ajoutait-elle encore. Au moment de cette interview, Arielle Dombasle venait d'ailleurs de réaliser un rêve, chanter dans une revue à l’Opéra-Comique, un lieu mythique à ses yeux, très d’avant-gardiste.

L'artiste qui porte le nom d'un ange, évoque pour conclure cet échange, le lien puissant existant selon elle entre la musique et l’influence des voix de femmes dans l’opéra. « J’écoute surtout des voix de femmes ou des contre-ténors… des voix angéliques », précise-t-elle. Les voix d’opéra sont comme des catalyseurs émotionnels, proches de « l’extase », du « paroxysme ». Elles ne peuvent appartenir qu’à des femmes, ajoute-t-elle tout sourire.

La voix lyrique rime pour Arielle Dombasle avec féminité, « elle m’émeut davantage chez une femme ». Elle confie que ces voix, ces lamentations qui traversent le temps, et qui appartiennent à des femmes mythiques, des héroïnes tragiques la font vibrer : « la lamentation, c’est proche d’un pleur, c’est bouleversant. Je suis bouleversée par les voix de femmes, les voix angéliques. » Ce sont ces émotions, ces sentiments puissants qu'Arielle Dombasle n'a cessé de partager avec son public au fil de son propre parcours musical et lyrique atypique, sans concessions, au service de la musique, de toutes les musiques.

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