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Sécheresse : le sorgho une plante «d'avenir» déjà testée en Limagne en 1968

Sécheresse : le sorgho une plante «d'avenir» déjà testée en Limagne en 1968

Depuis plusieurs semaines, les restrictions d’eau mettent à mal les cultures de maïs, grandes consommatrices d’or bleu. Certains agriculteurs pensent à se lancer dans le sorgho, une plante africaine qui ne réclame pas d’irrigation. Une culture déjà expérimentée dans les années 1960.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.08.2022
 

Partout en France, la sécheresse craquelle les sols et déciment les cultures. En premier lieu, le maïs, grand consommateur d’eau. L’interdiction de l’irrigation pousse bon nombre d’agriculteurs à chercher d’autres céréales à cultiver. Le sorgho, cette plante originaire d'Afrique, serait-il la panacée à la sécheresse ? S’adapter à l’évolution du climat est un enjeu capital et économiser l’eau en est un autre, tout aussi essentiel. La céréale semble rassembler toutes les qualités nécessaires face aux défis du réchauffement climatique. Cette plante peut faire économiser jusqu'à 25% d’eau, ne réclamant pas d’irrigation. Elle ne nécessite que très peu d'engrais et de pesticides, et rencontre un grand succès en Europe. Les surfaces consacrées au sorgho ont augmenté de 20 % en 2020.

Cette plante présentée aujourd’hui comme miraculeuse était déjà connue depuis des décennies, comme le montre le reportage en tête d’article, filmé en 1968 en Limagne. Dans le magazine « Les hommes de la terre », un agriculteur qui testait cette nouvelle culture ne lui trouvait déjà que des qualités.

Une plante parfaite ?

Il avait décidé de l'adopter car dans sa région, dès le mois d’août, la sécheresse mettait à mal les cultures et les fourrages. L’agriculteur faisait face aux mêmes problématiques qu’aujourd’hui : la chaleur, le manque d’eau et la nécessité de nourrir ses bêtes au meilleur coût. Il expliquait que pour bien cultiver cette plante hybride, il fallait un terrain bien préparé et bien fumé, comme pour le maïs. Pour la récolte, rien de plus simple, il faisait pâturer ses troupeaux de bovins et d’ovins, directement dans le champ en faisant un « pâturage tournant ».

C'est une plante riche en sucre qui lui donnait d’excellents résultats du point de vue du rendement laitier. Le seul inconvénient qu’il signalait, c’était la toxicité de la base de la tige. Elle contient une substance nocive (acide prussique), il préconisait de ne nourrir les bêtes que lorsque les plans dépassaient les 50 cm. Cette plante donnait donc de bons résultats en Limagne, et il incitait à la vulgariser en moyenne montagne.

Le sorgho, culture d'avenir pour nourrir le bétail... et les hommes

En 2019, le 12-13 Languedoc Roussillon de F3 consacrait un sujet à cette céréale toujours présentée comme la plante anti-sécheresse par excellence. Facile à cultiver, aux multiples usages et s'adaptant au changement climatique en France, elle était aussi écologique. Rustique, elle ne nécessitait que peu d'intrants. Le sorgho résisterait donc à tout ? Nourrissant déjà une grande quantité de bétail, il possédait l'avantage de ne pas contenir de gluten, un atout de taille pour se développer dans l'alimentation humaine.

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