Pendant longtemps, le modèle familial était le modèle agricole traditionnel. Un modèle qui a évolué dès les années 50. Après guerre, place aux politiques productivistes. Dans la course au rendement, l’agriculture se modernise, s’intensifie et s’industrialise. Et l’État comptait sur ses paysans.
Avec la PAC au début des années 60, le marché devient européen. Les paysans sont appelés à produire encore plus. Les terres sont alors réorganisées, regroupées, sous l’impulsion de l’État. C'est le remembrement.
Conséquence : le nombre d'exploitations agricoles dégringole depuis les années 50. En 2020, 390 000 exploitations étaient réparties en France métropolitaine. Les petites exploitations laissent la place à de plus grosses structures… et le métier change. Le paysan devient “un chef d’entreprise” qui doit se former aux nouvelles technologies. Les machines remplacent l’homme.
Cette disparition des agriculteurs était déjà redoutée dans le passé. En 1967, cet éleveur ne se faisait pas d'illusion sur sa succession : «Mon fils qui a eu son CAP l’année passée (...) Il ne veut pas entendre parler d’agriculture, oh non non non, il dit que c’est le dernier métier après le bagne.»
La formule est forte pour évoquer un métier qui est encore considéré comme difficile. Aujourd’hui, face à la concurrence internationale, aux normes environnementales et à la précarité de la profession, les agriculteurs expriment leur colère. Certains évoquent même un modèle agricole à bout de souffle.