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9 août 1982 : l'attentat de la rue des Rosiers bouleverse la France

9 août 1982 : l'attentat de la rue des Rosiers bouleverse la France

En plein milieu de journée, rue des Rosiers à Paris, le restaurant de Jo Goldenberg était la cible d'un attentat antisémite. Il y aura 6 morts et 22 blessés. Retour sur les premières images d'un attentat qui secoua l'opinion publique.

Par Florence Dartois - Publié le 08.08.2022
Attentat rue des Rosiers - 1982 - 02:45 - vidéo
 

Le 9 août 1982, rue des Rosiers à Paris, le restaurant de Jo Goldenberg est la cible d’un attentat antisémite. Il est 13h15 lorsque deux commandos de trois à cinq hommes arrivent rue des rosiers, une rue très animée de Paris. Les premiers hommes jettent une grenade en direction du restaurant alors que le second groupe pénètre dans l'établissement et ouvre le feu avec des pistolets-mitrailleurs. Dans leur fuite les terroristes continuent à tirer blessant des passants. Un attentat qui allait faire 6 morts et 22 blessés.

L'archive en tête d'article est le flash spécial qui interrompit les programmes juste après les faits. En plateau Christian-Marie Monnot informe les spectateurs qu'un attentat vient d'être commis dans le restaurant d'un quartier très populaire du 4e arrondissement. Les images qui suivent sont très fortes. Elles ont été tournées quelques instants après l'explosion, à 14h30. Sur le trottoir les gens pleurent, d'autres sont figées sous le choc. Il n'y a pas de commentaire, juste les images. Les forces de police tentent de faire respecter l'ordre tandis que les pompiers et le Samu évacuent en civière les premières victimes.

Un témoin raconte qu'il a vu « 4-5 personnes tirer à la mitraillette sur les gens ». Un serveur qui travaillait au fond de la salle, visiblement encore très choqué, raconte avoir entendu la déflagration d’« une grenade puis des coups de feu… une mitraillette ». Dans la rue, un autre témoin décrit l’un des tireurs comme « un homme en costume gris avec un mitraillette sous sa veste » tirant sur tout le monde.

Le président hué

La France est sous le choc. François Mitterrand interrompt ses vacances pour se rendre sur place. Dans la soirée, avant d’assister à un office organisé dans la synagogue de la rue Pavée, il se rend sur les lieux de l’attentat. Le 20 heures d'Antenne 2, diffuse des images en direct de la rue où le président de la République vient d'arriver. On entend clairement la clameur de la foule venue huer le président dans une manifestation spontanée, aux cris de « Mitterrand complice » ou « journalistes assassins ». Claude Sérillon, qui commente les images, décrit une ambiance très tendue et « agressive à l’égard de la presse » et des policiers, très nombreux sur l’image, l’un d’eux ayant été blessé.

Le présentateur rappelle ensuite que cet attentat antisémite fait suite à celui de la rue Copernic survenu 22 mois plus tôt. Il lance un résumé réalisé avec les images des reporters envoyés sur place. Plusieurs témoins, parfois blessés, racontent ce qu’ils ont vu. De retour en plateau, Claude Sérillon annonce qu’en fin d’après-midi Action Directe a revendiqué l’attentat. Revendication démentie peu après. A l’aide d'un plan qu'il commente en plateau, illustré de nouveaux témoignages, le présentateur reconstitue minute par minute la chronologie des faits.

Attentat rue des Rosiers : témoignages
1982 - 07:01 - vidéo

A découvrir ci-dessous, la déclaration faite par le président à l'issue de l'office : « Je suis l'ami de la communauté juive de France, je suis venu m'associer (...) Ce fanatisme là me trouvera devant lui... ».

François Mitterrand a la synagogue
1982 - 02:10 - vidéo

Une enquête interminable

Le restaurant, lieu emblématique de la vie communautaire juive parisienne, devient également un symbole du terrorisme antisémite international. L'enquête qui suivit ne permit pas de trouver les coupables. Dans un premier temps, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), est soupçonné. L'enquête allait encore piétiner de nombreuses années. En 2015, des mandats d'arrêt internationaux allaient enfin être délivrés contre 4 hommes vivant en Cisjordanie, en Jordanie et en Norvège. La justice refusant d'extrader ceux qui vivaient en Jordanie.

40 ans plus tard un seul suspect est entre les mains de la justice française, un Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans. Walid Abdulrahman Abou Zayed, dit Abou Zayed. Il est soupçonné d'avoir été l'un des tireurs. La Norvège l'a extradé le 4 décembre 2020. Il a été mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.

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