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28 février 1991, premier cas de vache folle en France

28 février 1991, premier cas de vache folle en France

Cette épidémie a marqué la fin du XXe siècle : la viande d'outre-Manche fut mise à l'index, et l'embargo contre le bétail britannique ne fut levé que fin 2002. 


Par la rédaction de l'INA - Publié le 06.11.2007 - Mis à jour le 24.02.2021
Vaches folles Grande Bretagne - 1990 - 02:24 - vidéo
 
Cette épidémie a marqué la fin du XXe siècle : la viande d'outre-Manche fut mise à l'index, et l'embargo contre le bétail britannique ne fut levé que fin 2002. Retour en vidéos sur ce fléau qui bouleversa les habitudes alimentaires. 

L'affaire de la vache folle compte parmi les plus gros scandales alimentaires de l'histoire du Royaume-Uni et d'Europe.

En cause : les farines animales consommées par les bovins. En 1981, Outre-Manche, la fabrication de ces farines est modifiée. Ainsi, les vaches, ces traditionnels herbivores, se sont mises à consommer de la viande ! Notamment des carcasses de moutons, eux-mêmes atteints de la maladie de la tremblante, introduites dans les farines. C'est sans doute, ce qui a permis au prion de l'ESB, similaire à celui de la tremblante du mouton, de se déclarer chez la vache et d'atteindre l'homme. S'il était difficile de prévoir l'émergence de l'ESB, détectée en 1985, et sa transmission à l'homme, reconnue officiellement en mars 1996, il était tout à fait possible en revanche d'appliquer des interdictions strictes et de s'y tenir. Dès 1989, la Grande-Bretagne interdit l'utilisation d'abats bovins dans l'élaboration des farines animales, mais des exportations frauduleuses sont détectées sur le continent. Pire, des traces d'abats dangereux sont décelées 7 ans après !

Les consommateurs ont peur

Après une longue hésitation, la communauté européenne décrète en mars 1996 l'embargo sur la viande provenant de Grande-Bretagne. Mais la maladie atteint progressivement l'Europe. Au total, près d'un million de bovins contaminés entrent dans les chaînes alimentaires humaines et animales. Pour limiter le développement de l'épizootie, plusieurs pays décident d'abattre systématiquement les troupeaux dans lesquels une bête est atteinte. Les consommateurs prennent peur et boudent la viande bovine. En France, les achats chutent de 15% en 1996 et de 25% après l'annonce de la transmissibilité de l'ESB à l'homme par le CEA.

Le marché de la viande bovine s'effondre.
Dès lors, L'UE adopte des mesures législatives pour rassurer les consommateurs et garantir une meilleure sécurité alimentaire : contrôle des importations et des élevages, règles d'hygiène plus strictes et mise en œuvre de systèmes de traçabilité.

Levée de l'embargo

Le 1 août 1999, l'Union Européenne lève l'embargo sur la viande d'Outre-Manche. Seule la France, par principe de précaution, maintient l'interdiction. L'Agence française de sécurité et de sûreté alimentaire (AFSSA) ayant émis des doutes quant aux garanties anglaises pour éviter l'exportation de viande contaminée.

La rose fustige le coq et les ripostes britanniques ne se font pas attendre. Différents secteurs industriels français sont touchés économiquement. Le bras de fer entre les deux pays est largement relayé par les médias. Mais la France justifie sa position par de nouvelles découvertes de cas d'ESB.

En octobre 2000, 39  supermarchés Carrefour demandent à leurs clients de rapporter la viande de bœuf achetée dans leur rayon, suspectée d'être atteinte par le prion.

Finalement, le 20 septembre 2002, l'AFSSA rend un avis favorable à l'importation de viande bovine britannique, qui sera soumise à des critères très stricts.

Le 2 octobre 2002, le gouvernement suit cette décision et suspend l'embargo.
Depuis, le nombre de cas de bovins atteints d'ESP est régulièrement en baisse au niveau mondial : 1646 cas en 2003, 878 en 2004 et 474 en 2005.

Mais le 7 novembre 2000, pour calmer la psychose, le président Chirac fait une déclaration et demande aux français de soutenir leur filière et de ne pas succomber à une peur irrationnelle. "Dans cette crise, aucun impératif ne peut être placé plus haut que l'exigence de la santé publique... La confiance de nos concitoyens dans la sécurité de leurs aliments...doit être rétablie. L'avenir de la filière bovine... est ... subordonné à la réponse qui sera apporté à cet impératif majeur de santé publique. Aucune objection économique, aucune contrainte technique ne peuvent être retenue qui serait contraire à cet impératif. Tout doit donc être mis en oeuvre pour parvenir à une sécurité maximale ... mais il ne faut pas céder à des peurs irrationnelles. Nous aurons besoin de stimuler davantage notre recherche médicale pour comprendre mieux cette maladie. L'impératif de santé publique est d'intérêt national."

Un scandale aux conséquences dramatiques : fin 2000, 115 Britanniques et 5 Français étaient décédés de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Une maladie directement liée à la consommation de bœuf infecté par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).


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