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22 octobre 1941 : Guy Moquet meurt fusillé par les Allemands

22 octobre 1941 : Guy Moquet meurt fusillé par les Allemands

Le mercredi 22 octobre 1941, à Châteaubriant, en Bretagne, les Allemands fusillaient 27 détenus, dont Guy Môquet,  en riposte à l'assassinat du commandant allemand de Nantes. A la Libération, en 1944, son lycée parisien lui rendait hommage.

Par Florence Dartois - Publié le 21.10.2021
Souvenir de Guy Môquet au lycée Carnot - 1944 - 00:46 - vidéo
 

Le mercredi 22 octobre 1941, à Châteaubriant, en Bretagne, les Allemands fusillent 27 détenus, parmi eux, un jeune lycéen parisien de 17 ans, Guy Môquet. Cette fusillade massive fait réponse à l'assassinat du commandant allemand de Nantes, le Feldkommandant Karl Hotz, quelques jours plus tôt. L'officier allemand a été abattu deux jours plus tôt, le 20 octobre, en plein centre de Nantes, par un militant communiste, Gilbert Brustlein, sur ordre du parti communiste clandestin.

À Paris, le général Otto von Stülpnagel, chef de l'administration militaire d'occupation, décide en représailles de faire exécuter 50 otages. L'officier allemand choisit les victimes dans une liste de détenus du camp d'internement de Choisel-Châteaubriant, qui lui a été fournie par un collaborateur du maréchal Pétain, Pierre Pucheu (il sera fusillé à Alger le 26 octobre 1943 par le gouvernement provisoire du général de Gaulle). Il a sélectionné ceux qu'il jugeait comme des communistes "particulièrement dangereux" ! A l'annonce de leurs noms, les condamnés ont 30 minutes pour écrire une dernière lettre à leur famille. Après cela, ils sont conduits en convois à la carrière de la Sablière, à deux kilomètres du camp. Là, ils refusent de se faire bander les yeux, comme l'usage le préconise, et meurent en chantant La Marseillaise, face à 90 SS.

Un lycéen en Résistance

Guy Moquet, était le fils d'un député communiste. Elève au lycée Carnot, à Paris, il s'engage activement dans les Jeunesses communistes après l'arrestation de son père, interné en camp en octobre 1939. Le jeune lycéen distribue des tracts dénonçant le régime, et c'est en pleine distribution à la gare de l'Est, qu'il est arrêté le le 13 octobre 1940 par trois policiers français.

L'adolescent est resté célèbre pour la dernière lettre qu'il adressa au siens, un texte profond, empreint d'une grande maturité. Dans l'archive que nous vous proposons en tête d'article, nous assistons à une cérémonie du souvenir en l'honneur du Résistant, à l'occasion du troisième anniversaire de sa mort. Nous sommes en octobre 1944 dans le lycée Carnot. Les élèves, les professeurs et de nombreuses personnalités inaugurent ce jour-là une plaque commémorative en l'honneur du courage de Guy Moquet. Un jeune lycéen lit des extraits de sa célèbre missive :

"Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé. Je vais mourir! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse (…) Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c’est que ma mort serve à quelque chose. 17 ans et demie, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Courage! Votre Guy qui vous aime."

Nous nous proposons également d'écouter un reportage radio relatant cette même cérémonie.

Pour aller plus loin :

22 octobre 1914 : mort à Chateaubriant. (Objectifs, 29 octobre 1971)

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