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21 août 2013, l'horreur après le bombardement de la Ghouta

21 août 2013, l'horreur après le bombardement de la Ghouta

Une plainte a été déposée en France contre le régime syrien par des avocats représentant des survivants d'attaques à l'arme chimique commises les 5 et 21 août 2013 près de Damas. Retour sur le massacre du 21 août, à la Ghouta, qui faillit déclencher des représailles occidentales.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 02.03.2021 - Mis à jour le 02.03.2021
Syrie - 2013 - 02:24 - vidéo
 
Une plainte a été déposée en France contre le régime syrien par des avocats représentant des survivants d'attaques à l'arme chimique commises en août 2013 près de Damas. L'une de ces attaques, commise à la Ghouta le 21 août 2013, avait fait selon les estimations entre plusieurs centaines et 2000 morts, dans une zone tenue à l'époque par la rébellion et attaquée par les forces du président Bachar el-Assad.

« Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants, massacrés en Syrie, victimes d'une attaque à l'arme chimique. La communauté internationale, à l'instar de François Hollande, est convaincue de la responsabilité du régime de Bachar el-Assad ». Le 25 août 2013, Marie Drucker lance le journal télévisé de 13h sur France 2 par cette information qui fait alors le tour du monde.

Un massacre vient d'avoir lieu quelques jours plus tôt (le 21 août) à la Ghouta, dans la banlieue de Damas. Une zone alors tenue par l'armée syrienne libre. Les images, commentées par la journaliste Fanny Lothaire, sont « insoutenables ». Elles montrent des « hommes, des femmes et des enfants, par centaines, asphyxiés ». Les corps, « sans blessures visibles, gisent sur le sol ». Plus loin, un charnier d'animaux.

Ces images sont autant de preuves quant à la nature chimique de l'attaque. D'ailleurs, les équipes de Médecins sans frontières, en contact avec les équipes sur place, « en ont désormais la certitude : 355 patients morts présenteraient des symptômes neurotoxiques ».

Françoise Saulnier, juriste dans cette même ONG, relate les informations qui lui parviennent de Syrie : « Des patients qui arrivent en masse, 3600 en quelques heures. Il y a bien une contamination massive en un lieu précis. Les patients présentent des signes de détresse respiratoire, de convulsions, de perte de conscience, certains de morts, qui sont autant de signes cliniques qui permettent de poser le diagnostic d'une intoxication par un agent chimique. »

La communauté internationale réagit. Pour François Hollande, l'attaque de la Ghouta comporte un « faisceau d'évidences » indiquant qu'elle était de « nature chimique », et que tout conduit à « considérer le régime syrien comme le responsable de cet acte inqualifiable ».

De l'autre côté de l'Atlantique, le secrétaire américaine à la défense, Chuck Hagel, déclare « avoir envisagé toutes les options. Si le président [Obama] le décide, nous sommes prêts ».

Le régime syrien dément toute attaque, de quelque nature, de son fait, et parle de « complot », prétextant la responsabilité des rebelles syriens. 

La communauté internationale n'étant pas dupe, le monde s'attend en cette fin du mois d'août 2013 à une intervention occidentale contre le régime syrien. Un an plus tôt, le président Obama avait en effet prévenu Damas que l'utilisation d'armes chimiques contre sa population constituerait une « ligne rouge » à ne pas franchir.

Le 30 août, alors que l'Elysée s'apprête à envoyer ses Rafales bombarder les positions de Bachar el-Assad en soutien des forces américaines et britanniques, Barack Obama fait volte-face, et renonce à l'intervention militaire. Lâché par les Américains puis les Britanniques, François Hollande abandonne le projet de frappes. 

La guerre déchire toujours la Syrie. Depuis bientôt 10 ans, le conflit a fait environ un demi million de morts. 


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