Le Kazakhstan est en proie depuis dimanche 2 janvier à des manifestations qui ont fait des dizaines de morts parmi les habitants, et dix-huit tués parmi les forces de police. En outre, plus de mille manifestants ont été blessés. Les raisons de cette éruption de violence dans ce pays d’Asie centrale vaste comme cinq fois la France et peuplé de 19 millions d’habitants sont la hausse du prix du gaz et une colère sourde contre la mainmise sur le pays de l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev et de son protégé, l’actuel président Kassym-Jomart Tokaïev, en poste depuis 2019.
Ce dernier a annoncé vendredi 7 janvier qu’il autorisait les forces de l’ordre à ouvrir le feu « sans avertissement » sur les protestataires. Ancienne république composant l’URSS, le Kazakhstan est traditionnellement proche de la Russie. Le Monde rapporte « qu’un contingent de troupes russes et d’autres pays alliés de Moscou est arrivé jeudi au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l’ordre ». Une action que le président Tokaïev a félicitée, en « remerciant » vendredi 7 janvier « tout spécialement » le président russe, Vladimir Poutine.
Le Kazakhstan d’aujourd’hui porte l’empreinte forte de son ancien président, Noursoultan Nazarbaïev, âgé de 81 ans, qui a régné sur le pays pendant trente ans, de 1989 à 2019. Symbole de cet écrasant legs sur le Kazakhstan, le développement spectaculaire de la ville d’Akmola depuis deux décennies, choisie en 1998 par le président pour devenir la capitale du pays, à la place d’Almaty. Akmola est alors rebaptisée Astana, pour changer à nouveau de nom le 20 mars 2019, où la capitale prend le nom de Noursoultan, en hommage à celui qui vient de céder le pouvoir à son protégé, l’actuel président Kassym-Jomart Tokaïev.
Le 1er juin 2019, à l’occasion de cette transition du pouvoir en douceur entre les deux hommes, l’émission « Reporters » sur France 24 réalisait un reportage sur le Kazakhstan et sa capitale Noursoultan. Dans l’extrait présenté en tête d’article, on découvre la mégalomanie de Noursoultan Nazarbaïev et son emprise sur l’économie et les institutions du pays.
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