Le 28 février 2018, Anne-Sophie Lapix annonce, sur le plateau de son journal télévisé de 20h sur France 2, l'arrestation à Maubeuge et la mise en examen pour des dizaines de viols et agressions sexuelles de Dino Scala, un homme de 57 ans, surnommé dans la région «le violeur de la Sambre». Depuis trente ans, les enquêteurs savent que sévit sur les chemins de campagne du Val de Sambre, une région à cheval entre France et Belgique, un serial violeur, qui réussit à poursuivre ses crimes incognito. L'homme utilise le même mode opératoire, explique en conférence de presse Jean-Philippe Vincetini, procureur de la république de Valenciennes : « C'était essentiellement des femmes qui ont été attaquées de dos, très tôt le matin à une heure où il fait encore nuit, avec un auteur qui utilisait des gants. »
Malgré un portrait robot établi en 1997, et les mêmes traces ADN retrouvées sur plusieurs victimes, l'agresseur ne parvient pas à être identifié, car son ADN ne se retrouve pas sur les fichiers génétiques. Trente ans de recherches, jusqu'au 5 février 2018, lorsqu'une jeune fille est agressée sur le chemin du lycée à Erquelines en Belgique. Grâce à la vidéo surveillance, les policiers identifient une voiture et remontent sa trace.
Les habitants de la région sont donc soulagés d'apprendre enfin l'arrestation du violeur de la Sambre. Mais quelle n'est pas la surprise pour les habitants du village de Pont-sur-Sambre d'apprendre que l'homme est en réalité Dino Scala, un homme marié, père de trois enfants et même grand-père, entraîneur et directeur du club de foot, visiblement apprécié de tous. France 2 interviewe ainsi une habitante du village, sous le choc à l'annonce de la nouvelle : « ça fait un choc. parce qu'on a confiance en la personne, il a été entraîneur de foot de mon fils, donc on était confiants, on était bien.» Michel Détrait, maire DVD de Pont-Sur-Sambre, abonde dans le même sens : «C'était quelqu'un de très investi, de très sociable, dès qu'on avait besoin d'un petit truc , il vous rendait service.»
Interpellé et placé en garde à vue le 28 février 2018, Dino Scala a alors reconnu une quarantaine de viols. Mais les inspecteurs le soupçonnent d'autres agressions commises en France et en Belgique.
Alors que s'ouvre ce vendredi son procès aux assises du Nord, à Douai, il est accusé de viols et agressions sexuelles par 56 femmes.