Selon le quotidien "Le Monde", « pour la première fois en France, une action de groupe est menée devant le Conseil d’Etat pour tenter de contraindre les autorités à faire cesser les "contrôles au faciès", véritable abcès de fixation des critiques adressées aux forces de l’ordre en général et à la police nationale en particulier ». Six associations, dont Amnesty International et Human Rights Watch saisissent la justice administrative pour tenter de mettre fin à une pratique dénoncée depuis de nombreuses années.
En 2009 par exemple, ce reportage de France 2 rendait compte d'une enquête menée par deux chercheurs du CNRS dans les quartiers parisiens des Halles et de la gare du Nord. Leurs conclusions étaient édifiantes, puisque sur 525 contrôles d'identité, un noir aurait 6,2 fois plus de chances d'être contrôlé qu'un blanc, un rapport encore plus important pour les arabes, avec 7,7 fois plus de chances.
Selon la préfecture de police, il ne s'agissait pas de discrimination, mais d'efficacité : « Ce que nous cherchons à cibler, c'est la lutte contre les comportements délinquants. Souvent, ces bandes de jeunes gens proviennent de quartiers difficiles, défavorisés, dans lesquels de fait les minorités constituent une part importante de la population. Ce n'est pas dire que le critère racial est le seul critère de contrôle, puisque les critères vestimentaires semblent même dominants par rapport aux couleurs de peau. »
L'enquête faisait néanmoins ressortir que « seuls 3% des personnes contrôlées s'étaient senties victimes de racisme, mais que toutes avaient vécu [ce contrôle] comme une injustice. »