C'est un nouveau signe, impressionnant, du réchauffement climatique. A l'ouest de l'Antarctique, l'immense glacier Twhaites se fissure en raison de l'élévation des températures de l'air et de la mer. Long de 600km, large de 120km et profond de 3km, ce glacier de « l'apocalypse » est menacé par l'effondrement de sa plate-forme glacière, qui représente le tiers du glacier. Selon les dernières observations rendues publiques par les scientifiques le 13 décembre, et rapportées par France Info, « l'effondrement final de la dernière plate-forme glaciaire du glacier Thwaites pourrait débuter par le croisement de fissures et de crevasses cachées dans un délai aussi rapide que cinq ans ».
Passé ce délai, c'est tout le glacier qui pourrait se détacher et commencer à fondre dans l'océan, contribuant considérablement à la montée du niveau de la mer. Selon France Info, « si le glacier, menacé à l'horizon de quelques siècles, disparaissait, le niveau de la mer monterait de 65 cm ». Scénario encore plus catastrophique, celui de la fonte de tout l'Antarctique de l'Ouest, qui contiendrait alors « suffisamment de glace pour faire grimper les océans de 3,3 mètres ».
« Puzzle de glace »
Ces alertes sur la fonte accélérée des glaces n'est pas nouvelles. Ainsi, le 11 mars 2006, une étude scientifique, relayée dans le journal télévisé de 20h sur France 2, alertait déjà sur ce risque majeur pour l'équilibre climatique planétaire. « Et si l'Antarctique devenait un jour un immense puzzle de glace ? »
A l'époque cette situation n'était encore qu'une simulation. Mais une étude scientifique démontrait de manière certaine que la fonte des glaces dans l'Antarctique devenait bien une réalité et l'accélération du phénomène commençait à inquiéter la communauté scientifique. « L'eau s'écoule dans la glace, elle arrive à fracturer un bloc de glace grand comme un département français » précisait le commentaire.
Le glaciologue Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace (IPS) pointait du doigt l'impact de l'activité humaine sur l'effet de serre et sur ce phénomène de fonte.
Même préoccupation en Arctique. Une situation préoccupante car la zone contenait environ 70% des stocks d'eau douce mondiaux. On soupçonnait alors que le niveau de fonte des glaces avait quasiment doublé en cinq ans.
Lee Cooper, climatologue de l'université du Tennessee aux Etats-Unis évoquait le même phénomène au Pôle Nord où a fonte des glaces mettait déjà en péril la faune locale, obligée de se déplacer de plus en plus loin pour trouver une banquise où se reposer. « Les ours polaires sont une espèce aquatique mais ils ne peuvent pas nager près de 300 km, c'est justement ce qui correspond au retrait de la glace sur la côte nord de l'Alaska. »