Le 20 avril 1980, une grève générale spontanée contre le pouvoir central algérien est déclenchée par la population berbère de la ville de Tizi Ouzou, en Kabylie, pour lutter face à l'arabisation imposée par Alger et affirmer les droits culturels de la minorité berbère d'Algérie, très présente en Kabylie.
Le reportage donne la parole à Ali Sayad, du comité de défense des droits culturels en Algérie, qui déclare :
« Etre Berbère aujourd'hui c'est aussi être Algérien. Nous réclamons l'identité algérienne dans toutes ses composantes. A l'heure actuelle on nous a toujours présenté une image extérieure qui est détenue par la bourgeoisie et le pouvoir en place, à savoir l'arabe classique étranger et le français. Ce pouvoir en place défend ses intérêts de classe. [...] Nous demandons que soit enseigné l'arabe algérien, le berbère, l'arrêt des arrestations, le droit de pratiquer ces langues avec l'administration et le droit de les écrire. C'est tout ce que nous demandons. C'est vrai qu'à côté de ça, le culturel est dépassé par le politique, parce qu'effectivement l'appareil étatique algérien a répondu par la force a des manifestations pacifiques. [...] Nous en tant que comité appelons à des manifestations pacifiques et à ne pas répondre à la provocation ».
Selon le journal El Watan.com, la répression du mouvement qui se poursuit durant tout le printemps 1980 cause la mort de 127 personnes.
Ce mouvement, le premier à contester le régime à Alger depuis l'indépendance en 1962, sera à l'origine de la création de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme et du Mouvement culturel berbère.