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Frederik De Klerk, l'homme qui impulsa la fin de l’apartheid

Frederik De Klerk, l'homme qui impulsa la fin de l’apartheid

Le 30 juin 1991, après 43 ans d’application, l’apartheid est aboli en Afrique du Sud. Le principe du "développement séparé" des populations, selon des critères raciaux, disparaît. Un processus enclenché par Frederik De Klerk qui mènera à l'élection de Nelson Mandela à la tête du pays.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 28.06.2021 - Mis à jour le 11.11.2021
 

Tout débute le 1er février 1991. Le président sud-africain Frederik De Klerk annonce sa volonté d’abolir l’apartheid, la doctrine de ségrégation raciale en vigueur dans son pays depuis plus de 40 ans. Un projet affirmé dès son accession au pouvoir et qui s’achèvera avec l’élection de Nelson Mandela, premier noir à accéder à la présidence de l’Afrique du sud, en 1994. Ce 1er février 1991, au parlement, dans son discours inaugural, Frederik De Klerk s'engage publiquement à l'abolition prochaine des trois lois fondamentales qui régissent depuis 40 ans la discrimination raciale : la loi sur l'habitat séparé, la loi sur la propriété foncière et sur la classification en fonction de la couleur de peau.

Érigé en 1948, l’apartheid, ce régime ségrégationniste, impose une séparation stricte entre les communautés noire et blanche. Privés de droits civiques, les Noirs ne sont qu’une main d'œuvre bon marché, entassés dans des bidonvilles, les "townships". Dans ce reportage de Jean-Louis Domingneux, deux jeunes Noirs décrivent leur discrimination : "Ici, vous avez pu constater que pour les Blancs, vraiment les gens sont des animaux. En fait, ils n'arrivent pas à reconnaître que nous sommes des êtres humains”.

Lorsque Frederik De Klerk arrive au pouvoir fin 1989, blancs et noirs vivent et travaillent toujours séparément. Le 2 février 1990, le président prenait ses premières mesures : réhabilitation de l'ANC, le parti interdit depuis 1960, restauration de la liberté de la presse, et levée progressive de l'état d'urgence… Mais surtout ... "Autre décision: la libération inconditionnelle de Nelson Mandela et de tous les prisonniers politiques".

La naissance d’un gouvernement d'unité nationale

Nelson Mandela, condamné pour haute trahison, est libéré après 27 ans d’emprisonnement. Frederik De Klerk entend s’appuyer sur le leader de l’ANC pour restaurer l’égalité raciale. L’ANC et le parti présidentiel organisent alors un référendum. Le 19 mars 1992, 68,7% des électeurs blancs approuvent la politique de démantèlement de l'apartheid et valident l’organisation d’élections nationales à venir. Mais il faudra attendre 1994, après les élections multiraciales et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela, pour que l’apartheid soit définitivement démantelée. Fin avril 1994 se déroule la première élection multiraciale. Pendant trois jours, blancs et noirs votent ensemble. Dans la communauté noire, l’émotion est immense. Frederik De Klerk savoure cet instant historique : la naissance d’un gouvernement d'unité nationale. Au sujet de Mandela, il déclare le 30 avril 1994 : "Il représentera toute la Nation, les principaux dirigeants politiques du pays pourront travailler ensemble et assurer la réconciliation nationale en Afrique du Sud".

Le 2 mai 1994, les résultats définitifs tombent. L'ANC remporte 62,6 % des votes. Nelson Mandela prend alors la tête d’une Afrique du Sud unifiée. Après 45 ans d'apartheid, il devient le premier président noir. Dans son discours du 3 mai 1994, le nouveau président d’Afrique du Sud déclarera : "Avec une immense joie, nous pouvons crier fort sur les toits : Free at last, enfin libres !".

Pour aller plus loin :

Vivre durant l'apartheid

Portrait de Nelson Mandela

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