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Le préfet Claude Érignac, un homme ferme mais proche des gens

Le préfet Claude Érignac, un homme ferme mais proche des gens

L'assassinat du préfet de Corse a eu lieu le 6 février 1998 à Ajaccio. Yvan Colonna, inhumé le 25 mars 2022 dans son village natal de Cargèse, en Corse, avait été reconnu coupable.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.03.2022 - Mis à jour le 06.02.2023
Portrait du préfet Erignac - 1998 - 03:57 - vidéo
 

L'ACTU.

Une cérémonie pour marquer le 25e anniversaire de l'assassinat du préfet de Corse Claude Érignac, en présence du ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin, a eu lieu lundi 6 février à Ajaccio, sur le lieu du crime devenu une place du souvenir. Dans le même temps, Emmanuel Macron a reçu à Paris la famille Érignac.

Le soir du 6 février 1998, Claude Érignac décédait sous les balles d'un tueur qui lui avait tiré dans le dos, dans une rue d'Ajaccio, alors qu'il se rendait à pied au théâtre. Cet assassinat - le premier préfet tué en France depuis la Seconde Guerre mondiale - avait provoqué une onde de choc.

Trois hommes ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour cet assassinat : Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna. Détenu à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), Yvan Colonna a été victime de l'agression d'un codétenu, le 2 mars 2022, à laquelle il a succombé le 21 mars. Pierre Alessandri, libérable depuis 2017, va bénéficier d'une mesure de semi-liberté. Et Alain Ferrandi attend la décision de la justice sur une demande similaire.

L'ARCHIVE.

Le 9 février 1998, un flash spécial de France 2 présenté par le journaliste Benoît Duquesne, en direct d'Ajaccio, évoquait le préfet Érignac comme un homme « apprécié pour sa simplicité, [qui] aimait faire son marché seul, faire du cyclotourisme dans la région, [...] très proche des gens ». Apprécié des Corses, le préfet était un « homme de dialogue, et de fermeté : il aimait que l'état de droit soit respecté, c'était en tout cas la mission qui lui avait été confiée quand il est arrivé ici, et il s'est appliqué à faire aboutir les dossiers dans le respect de l'état de droit », expliquait Benoît Duquesne.

Le portrait du préfet, réalisé par la journaliste Agnès Varhamian, relatait ensuite que « la Corse l'avait adopté depuis deux ans, [et] qu'il disait : "Je veux rester ici longtemps encore". Sa mission : aider l'île à sortir de l'ornière économique en instaurant la zone franche, mais aussi faire face au terrorisme." Apprécié aussi des journalistes qui reconnaissaient son sens du dialogue, il disait de la préfecture de région qu'elle était « une maison où l'on peut parler avec franchise », à tel point que « certains se [souvenaient] d'ailleurs de réunions houleuses ».

Préfet du Gers, de Meurthe-et-Moselle, puis des Yvelines, Claude Érignac était arrivé en Corse en février 1996. « Face à la violence, poursuivait la journaliste Agnès Varhamian, son discours était ferme, comme le 6 septembre 1997 après l'attentat contre la gendarmerie de Pietrosella : "C'est en effet un attentat important, tout à fait inadmissible, tout à fait stupide"» avait-il déclaré sur les lieux du plastiquage. Ironie du sort, c'est durant cet attentat qu'allait être volée l'arme qui servirait à son assassinat, quelques mois plus tard.

Après la diffusion du portrait du préfet, Benoît Duquesne donnait la parole au journaliste corse Michel Codaccioni, qui revenait avec les mêmes termes laudateurs sur la personnalité aimable et sur le professionnalisme de ce serviteur de la République.

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