Le 6 décembre 1921, le traité anglo-irlandais donne naissance à un Etat libre d'Irlande. Ce dernier est scindé en deux. L'Etat est alors composé essentiellement du Sud de l'Irlande et se voit séparer du Nord de l'Irlande, à majorité protestante et sous domination britannique.
Des tensions commencent à se faire sentir et certains réclament que le nord de l'Irlande soit aussi libéré de l'emprise britannique. Mais ce n'est qu'à la fin des années 1960 que les troubles en Irlande du Nord débutent...
Une poignée de catholiques décide de manifester pacifiquement contre les discriminations anti-catholique à leur encontre. Mais la Royal Ulster Force, une armée britannique composée de 90% de protestants, réprime violemment le cortège. En 1969, les premiers attentats en Irlande du Nord sont perpétrés, terrorisant la population catholique du pays.
Mais deux événements viendront envenimer la situation. En Août 1969, les protestants incendient 160 maisons catholiques, assassinent 8 nord-irlandais et font plus de 300 blessés. Trois ans plus tard se déroule l’événement tristement célèbre du Bloody Sunday. Dans la journée du 30 janvier 1972, l'armée britannique ouvre le feu sur une manifestation catholique pacifiste. Il y aura 14 morts et l'Armée républicaine irlandaise (IRA), alors en sommeil, répondra de façon sanglante.
Le Bloody Sunday en 1972
Après le Bloody Sunday, viendra le Bloody Friday. 22 bombes explosent dans Belfast faisant plusieurs morts du côté des protestants. L'IRA revendique les attentats.
Malheureusement, l'opinion internationale n'a pas l'air d'influencer l'issue des événements qui se déroulent en Irlande du Nord. Ainsi, en 1980, des grèves de la faim sont organisées dans les prisons par des membres de l'Armée républicaine irlandaise. Bobby Sands, un activiste de l'IRA, décide d'aller jusqu'au bout de sa grève de la faim. Il décède le 5 mai 1981. Margaret Tchatcher, la première ministre britannique dira à son sujet : « Monsieur Sands était un criminel condamné. Il a fait le choix de s'ôter la vie. C'est un choix que l'organisation à laquelle il appartenait n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes ». Cette phrase lui vaudra en partie son surnom de « Dame de fer ».
Les années passent et la situation ne se désamorce pas. Il faut attendre le 10 avril 1998 pour que l'Accord du Vendredi Saint ne vienne mettre un terme à 30 ans de conflit nord-irlandais. Un accord qui doit beaucoup aux efforts de David Trimble, qui prend la tête du parti unioniste irlandais en 1995. Alors que son passé politique le situe aux côtés des plus intransigeants du camp protestant, David Trimble va se rallier au camp de la raison et à l'opportunité historique de la signature d'un traité de paix. Son pragmatisme va se révéler crucial dans les négociations avec le camp catholique.
En 1998, dans un reportage de France 2, le sénateur George Mitchell, président des négociations de paix, officialisait le traité : « Je suis ravi de vous annoncer que les gouvernements britanniques et irlandais et les partis politiques d'Irlande du nord ont trouvé un accord ». Certains irlandais sont heureux du dénouement. D'autres, en revanche, sont plus réticents.
Cependant, d'autres attentats ont eu lieu après cette date historique. 93 morts sont dénombrés de 1999 à 2009.