"Actuellement, on est sûrs que l'océan monte de 2 millimètres par an." En 1989, interviewé dans l'émission Thalassa, Jacques Merle, chercheur à l'office de la recherche scientifique et technique outre-mer, était déjà préoccupé par la situation climatique, en particulier la montée des océans causée par le réchauffement. 30 ans plus tard, on ne parle plus de 2 millimètres par an, mais bien de 3,6 millimètres. C'est le constat alarmant que vient de sortir le GIEC d'après un rapport. Toujours d’après ce rapport, le niveau des mers et océans monte deux fois plus vite qu'au siècle dernier, tout en se réchauffant.
Pourtant, le problème n'est pas nouveau. Déjà en 1989, Jacques Merle s'inquiétait de la montée des mers : "Le niveau des océans monte. Il monte d'environ deux millimètres par an actuellement et c'est inquiétant. C'est probablement lié à un réchauffement de l’atmosphère qui serait lui-même lié à un effet de serre du aux activités industrielles et humaines. Ce réchauffement semble induire une fonte des glaciers qui serait responsable de cette montée des eaux." Une situation qu'il essayait de dédramatiser sur certains points : "Il faut distinguer les petites oscillations comme les inondations au phénomène à grande échelle, c'est à dire cette remontée générale des océans. Il ne faut pas s'alarmer si on voit des phénomènes un petit peu exceptionnels."
"La Floride peut ainsi disparaître à l'échelle du siècle prochain."
Jacques Merle
Selon le GIEC, le niveau de la mer pourrait augmenter de 5 mètres en 2300. C'est le pire des scénarios envisagés. Des régions entières pourraient ainsi disparaître. Une possibilité pourtant déjà envisagée par Jacques Merle à l'époque : "Actuellement, on est sûrs que l'océan monte de 2 millimètres par an. La Floride peut ainsi disparaître à l'échelle du siècle prochain. [...] On peut maîtriser ce phénomène en réduisant la pollution qui induit ce réchauffement de l'atmosphère. [...] C'est la grande préoccupation actuelle."
30 ans après, la situation reste toujours préoccupante. Le rapport estime aussi que des phénomènes d'inondations ou de submersion marine qui n'avaient lieu que tous les siècles auront désormais lieu tous les ans.
Jérémie Gapin