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1987 : quand la place Stanislas de Nancy cherchait à retenir les touristes

1987 : quand la place Stanislas de Nancy cherchait à retenir les touristes

En préambule des journées européennes du patrimoine 2021, la place Stanislas a été élue monument préféré des Français, mercredi 15 septembre, dans l'émission de Stéphane Bern sur France 3. Il est loin le temps où la ville regrettait un tourisme de passage.

Par Cyrille Beyer - Publié le 17.09.2021
Le tourisme à Nancy - 1987 - 06:54 - vidéo
 

C’est un joyau de l’art du XVIIIe siècle, en plein cœur de la ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) : en préambule des journées européennes du patrimoine qui se déroulent ce week-end, la place Stanislas a été élue monument préféré des Français, mercredi 15 septembre, dans l'émission de Stéphane Bern sur France 3.

Classée au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1983, la place est l’un des plus beaux exemples de l’architecture classique française. Réalisée entre 1752 et 1756 par de brillants artistes sous la direction de l'architecte Héré, la place est voulue par Stanislas Leszczynski, roi de Pologne sans couronne et duc de Lorraine depuis 1737, pour moderniser la ville dans le cadre d’un vaste plan d’urbanisme. Politiquement, ce projet de prestige doit préparer le rattachement de la Lorraine, alors duché indépendant, à la France de Louis XV, monarque marié depuis 1725 à Marie Leszczynski, fille du roi Stanislas.

Tourisme de passage

Ensemble monumental réputé au-delà des frontières hexagonales, la place Stanislas est sans conteste le moteur du tourisme culturel dans l’une des plus grandes villes de la région Grand Est, ex préfecture de l’ancienne région Lorraine. Un tourisme qui n’a cependant pas toujours été évident, la ville ayant longtemps souffert de n’être qu’une étape, et non une destination en soi méritant plusieurs jours de séjour.

C’est en tout cas le constat que faisait la ville en 1987 : « Sur la route des Vosges, du Midi, de l’Allemagne ou sur le chemin du retour des vacances, il existe une cité qui a été de longue date une ville étape pour l’homo touristicus. » Dans l’archive en tête de l’article, issue du journal télévisé « Lorraine Soir » du 25 août 1987, différents acteurs du tourisme regrettaient ainsi le manque d’attractivité de leur ville, pourtant riche en offre culturelle et architecturale.

Pour Anne Fayolle, hôtesse de l’Office du tourisme, un véritable effort était fait à destination des touristes pour les renvoyer vers d’autres lieux que la célèbre place, comme « la Vieille ville, refaite et très belle, le musée des Beaux arts, le musée lorrain et le musée de l’Ecole de Nancy ». Qui étaient alors ces touristes de passage, il y a plus de trente ans ? Selon le commentaire du journaliste, « Américains au printemps, Belges et Hollandais au mois d’août, et méridionaux durant l’arrière saison », constituaient principalement « les 30 000 touristes qui [avaient] poussé la porte de l’office du tourisme » l’année précédente.

Richesse culturelle

Des nationalités auxquelles il fallait ajouter Allemands et Japonais, « grands amateurs d’art 1900 ». Car il ne faut pas oublier, à côté de l’ensemble majestueux du XVIIIe siècle et de la vieille ville médiévale et Renaissance, l’incroyable richesse de l'école d'Art Nouveau de Nancy, qui avait fait de cette ville le fer de lance de ce nouveau style paneuropéen en France.

Mais toutes ces richesses n’étaient pas encore assez attractives en 1987. On le voit bien au jeu du micro trottoir, où les touristes ne semblaient passer que quelques heures sur la place Stanislas et dans les environs immédiats. L’attraction numéro un était alors le tour du centre ville en calèche, qui faisait le bonheur de ce sympathique couple de touristes belges : « Nous avons fait le tour de la ville en calèche, avec une présentation de tous les monuments construits par Stanislas, c’est magnifique, ça vaut la peine d’être vu. Si nous avions le temps, nous le referions avec l’appareil photo à pied, gentiment. »

Attirer plus de touristes

Pour Christine Drou, directrice de l’Office de tourisme, la clé de l’attractivité de Nancy passait par la planification d’un « événement, nationalement et internationalement connu, ponctuel, une grande manifestation, une grande fête, une grande évocation » qui fasse rayonner la ville pour enfin attirer durablement les touristes.

Ces dernières années, le regain d’intérêt pour l’Art nouveau, avec notamment la réouverture de la magnifique villa Majorelle en 2020, ainsi que les nombreux soins apportés à la place Stanislas (en 2005, la place a été totalement réhabilitée et interdite aux voitures) ont considérablement amélioré l’attractivité touristique de la ville depuis ce reportage de la fin des années 1980.

En attestent les derniers chiffres de l’Office du tourisme, qui se félicite en septembre 2021 des 52 065 visiteurs accueillis à l’Office de tourisme métropolitain, soit une hausse de 44 % par rapport à l’année précédente (mais en baisse logique de 10% par rapport à 2019). Gageons que cette nouvelle publicité faite à la place Stanislas par l'émission de Stéphane Bern ne fera qu'augmenter encore le tourisme dans l'ancienne capitale du roi Stanislas.

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