Le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, âgé de 83 ans, reprend du service sur l'antenne d'Europe 1, après en avoir été écarté en 2017, pour mener les grands entretiens matinaux du week-end. Le vétéran du journalisme politique fait son retour sur fond de rapprochement houleux entre Europe 1 et la chaîne d'information CNews, avec qui la radio partage désormais le même actionnaire principal, Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi et sa filiale Canal+. La radio a connu en juin sa première grève d'ampleur qui a révélé la crainte d'une grande partie de la rédaction de devenir un "média d'opinion" semblable à CNews.
Pour Jean-Pierre Elkabbach, nommé conseiller de Vincent Bolloré en 2017 après son éviction d'Europe 1, c'est un retour aux sources. Il avait rejoint la radio dès 1981.
La situation actuelle à Europe 1 (on ne dit plus Europe numéro 1 depuis mars 1983) n'est pas comparable avec celle de 1987. A cette époque, il ne fut pas question de grève pour défendre la radio mais les audiences étaient en berne. C’est donc Jean-Pierre Elkabbach qui fut appelé pour redresser l'écoute et l'image de la station. On le voit dans l'archive en tête de cet article, il défendait ce qui sera une marque de fabrique de la radio : "une forme de pluralisme et d'indépendance". "Je maintiendrai cette ligne à Europe 1 et je la développerai", dit-il.
Intervieweur historique réputé pour son style pugnace, voire irritant, sa longévité à l'antenne avait fini par lasser une partie du public au point de se voir évincé fin 2016 de la case quotidienne qu'il animait de longue date.
Pour aller plus loin :
1988 : un spot annonçant la diffusion d'un concert de George Michael sur Europe 1