Un an après une cérémonie des Césars 2020 restée dans toutes les mémoires pour les polémiques liées à sa gouvernance et à l'affaire Polanski, l'édition 2021 des Césars se tient ce vendredi dans le contexte particulier de la crise sanitaire. La cérémonie est maintenue en présentiel à l'Olympia, mais les convives devront respecter un protocole sanitaire strict. Marina Foïs en sera la maîtresse de cérémonie, prenant la suite de Florence Foresti, Kad Merad, Manu Payet et Jérôme Commandeur, pour ne citer que les présentateurs de ces dernières années.
L'actrice, aujourd'hui âgée de 51 ans, a derrière elle une longue carrière scénique. C'est en 1986, à Toulouse, qu'elle se produisait pour la première fois dans un cadre professionnel. Son ami Jean-Marc Brisset montait alors "L'école des femmes", de Molière, et lui donnait le premier rôle, celui d'Agnès.
Le 4 avril 1986, les deux amis étaient les invités de France 3 Toulouse pour évoquer cette expérience. Jean-Marc Brisset commençait par rappeler l'histoire de cette pièce, classique du répertoire français, écrite en 1662 :
« C'est la tragédie d'un homme [Arnolphe], névrosé jusqu'à la folie par la phobie du cocuage. Et qui a quand même malgré tout décidé de se marier. Il pense que pour éviter d'être cocu, le meilleur moyen est d'épouser une idiote. Il a donc fait élever pendant 17 ans une jeune fille, Agnès, dans un couvent, il l'a sortie de ce couvent. La pièce commence alors qu'il a décidé de l'épouser le soir même. Tout va se passer très mal pour lui. Quand il revient de ses vacances à la campagne, il apprend qu'Agnès a rencontré un jeune homme pendant son absence. La jeune idiote va devenir une fille intelligente, et même cruelle à force d'innocence ».
Marina Foïs, alors âgée de 16 ans, évoquait sur ce même plateau sa rencontre avec le metteur en scène et ses débuts précoces sur les planches : « Quand j'ai commencé à faire du théâtre, à 7 ans, je faisais des cours dans une MJC, et Jean-Marc [Brisset] était mon professeur. On a jamais vraiment perdu le contact, j'ai vu plusieurs spectacles de 3BC, et quand il a cherché Agnès, il a pensé à moi ».
Un rôle à la hauteur des exigences de la jeune actrice : « C'est important parce que c'est la première expérience professionnelle que j'ai, et j'ai la chance de la trouver sur un rôle important et intéressant. Il y a toute une évolution du personnage au cours de la pièce. C'est très dur de montrer comment au départ elle est à la limite de la bêtise profonde, parce qu'elle est innocente, qu'elle ne connaît rien, qu'elle est naïve, et qu'à la fin elle devient une femme émancipée, intelligente, capable de prendre une décision, et fait preuve de beaucoup de courage et d'une grande force intérieure ».
Marina Foïs va être révélée au cours des années 1990 par sa participation à la bande des Robins des Bois. Jouant surtout dans un registre comique au cours des années 2000, elle se tourne ensuite vers des rôles plus dramatiques. L'actrice est créditée de quatre nominations au César de la meilleure actrice, pour Darling (2008), Polisse (2011), Irréprochable (2017), et L'Atelier (2018).