« Parler d'Astaffort m'est difficile, c'est comme si tu demandais à un mec né à Paris de te parler de Paris. Dans la mesure où j'y ai vécu et où j'y vis encore, je pourrais dire que c'est la moitié de moi-même, mes racines, tout est là, la maison où j'ai grandi, où mes parents vivent encore. Ce sont des fils d'immigrés italiens, ils ont trouvé leur marque tout de suite dans ce pays là. Encore que je suis allé en Italie du Nord cet été, et c'est exactement la réplique du Sud Ouest. Et j'ai compris pourquoi il y avait tant d'Italiens dans le Sud Ouest, c'est pareil. La même campagne, les mêmes chants, les mêmes maisons, c'est la même histoire. J'ai grandi là, avec les arbres, la rivière... »
Francis Cabrel évoque ensuite la nature des rapports sociaux dans les villages : « J'ai rencontré un mec à Paris [...] qui disait que c'est dans les villages qu'il y a le plus de haine, il a raison, il a tout à fait raison, mais on sait pourquoi on s'aime ou on se déteste. C'est quand même le principal. Au moins il n'y a pas l'indifférence, c'est ça qui est le principal. Je me sens toujours aussi agressé quand je rentre dans une ville, c'est pour ça que je retourne souvent chez moi, que j'essaye de faire mon métier six mois dans l'année, et le reste du temps me retrouver peinard dans ma campagne. Enfin comme j'aime tellement la musique et que la musique est centralisée à Paris, bon alors professionnellement je suis à Paris la moitié de l'année, et le reste du temps je suis chez moi. »