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1979 : la « nécessité mathématique » que les femmes puissent transmettre leur nom

1979 : la « nécessité mathématique » que les femmes puissent transmettre leur nom

La majorité veut simplifier le changement de nom de famille via une proposition de loi. Le débat n'est pas nouveau. En 1979, on craignait même la disparition de certains noms. 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 21.12.2021
 

Le gouvernement veut simplifier le changement de nom de famille via une proposition de loi, a annoncé le 19 décembre le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « La loi permettra que l'enfant puisse porter, à titre d'usage, le nom de la mère, soit en ne portant que son nom, soit on adjoindra le nom de la mère à celui du père, soit on modifiera l'ordre des noms de famille » , a annoncé le ministre.

« Pour les majeurs, une fois dans sa vie, passé 18 ans, nous allons donner la liberté à chaque Français de pouvoir choisir son nom de famille pour garder celui de sa mère uniquement, celui de son père, ou les deux, dans le sens que l'on souhaitera » a-t-il également annoncé. La procédure devrait simple et rapide.

Pour lui, un nom de famille « est une identité, une intimité, une histoire, une mémoire et pour une très grande majorité d'entre nous, on est heureux et fier de porter ce nom. Mais, il y a des gens pour qui cela est plus compliqué, cela peut être un problème ». Le ministre prend comme exemple « la mère qui élève seule son enfant », les noms de famille qui « s'éteignent » ou « l'enfant qui porte le nom » de son « géniteur qui a oublié ses devoirs ».

Jacques Martin au camping

Les noms qui disparaissent, la question était déjà posée en 1979. Comme on le voit dans le reportage en tête de cet article, le sujet de la disparition de certains noms était pris au sérieux. Ainsi, le député RPR du Loiret Hervé Deniau proposait un projet de loi pour changer facilement de patronyme. Une des solutions était pour lui que les femmes puissent transmettre leur nom de jeune fille aux enfants. Il arguait même qu'il était question là « d'une nécessité mathématique ». On le sait maintenant, cette crainte de disparition était surévaluée...

L'autre problème patronymique soulevé était la profusion de noms identiques, tels les Martin, Bernard ou Thomas. Preuve à l'appui de cet encombrement, la confrontation entre Jacques Martin et Jacques Martin. Le premier est le célèbre animateur de télévision et comédien. Le second est cuisinier aux PTT. Ce dernier raconte les difficultés de la vie de tous les jours à s'appeler Jacques Martin. Notamment quand il veut réserver ses vacances dans un camping et qu'il donne son nom. On lui répond alors que c'est un canular.

« Il est tout à fait ridicule qu'il y ait des pages et des pages de Jean Martin dans l'annuaire de la ville de Paris sans que tous ces Martin ne se voient autorisés à s'appeler Leroux, ou à prendre le nom de leur mère pour se distinguer », concluait Xavier Deniau.

Pour y voir plus clair

Le nom d’usage est une tolérance accordée par l’administration pour que les gens mariés puissent utiliser le nom de leur conjoint dans les actes de la vie courante.

Le nom de famille ou le nom de naissance ne disparaît pas avec un nom d’usage.

Depuis la loi de 2002, les parents peuvent choisir de donner à l’enfant le nom d’un parent ou de l’autre ou les deux, accolés dans l’ordre qu’ils souhaitent, qu’ils soient mariés, pacsés ou en union libre. En 2005, le «nom de famille» a remplacé le «patronyme».

En 2020, 4293 personnes ont demandé l'autorisation de changer de patronyme dans l'Hexagone.

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