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1979, des enfants esclaves du travail au Pakistan

1979, des enfants esclaves du travail au Pakistan

L’ONU a mis en garde dans un rapport publié ce jeudi 10 juin contre la recrudescence du travail des enfants à cause de la pandémie de Covid-19. En 1979, un reportage du "Nouveau vendredi", sur FR3, témoignait du travail de très jeunes enfants dans les fabriques de tapis du Pakistan. 


Par la rédaction de l'INA - Publié le 11.06.2021 - Mis à jour le 10.06.2021
 

C'est un rapport conjointement écrit par l’Organisation internationale du travail (OIT) et l'Unicef, l'agence chargée de l'enfance des Nations unies (ONU), et publié ce jeudi 10 juin, qui met en garde contre la recrudescence du travail des enfants dans le monde en raison de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Le rapport pointe du doigt le très fort risque que des millions d'enfants soient poussés à travailler, alors que les premières hausses du travail des enfants a été enregistrée, une première depuis deux décennies.

Le rapport estime que, au début de 2020, 160 millions d’enfants étaient forcés de travailler, soit 8,4 millions de plus en quatre ans.

Le travail des enfants, interdit au niveau mondial dans la charte du droit des enfants de l'Unicef (1989), est depuis longtemps une triste réalité dans les pays pauvres de la planète. En 1979, un reportage de FR3 témoignait des dures conditions de travail de deux jeunes garçons, Saïd et Waïd, respectivement 11 et 13 ans, dans une fabrique de tapis de Lahore, au Pakistan. 

La journée de travail commençait à 6 heures du matin. Dans l'atelier, sous la surveillance de quelques adultes principalement inactifs, les petites mains de la trentaine de jeunes garçons frétillaient sur les métiers à tisser. Leurs doigts plus agiles et plus rapides que ceux des adultes pour tisser les tapis pouvaient nouer jusqu'à 10 000 fils de laine par jour. 

Ce dur labeur était vu comme une chance par les enfants et leurs familles. Dans un pays pauvre n'offrant que très peu de perspectives à sa jeunesse, travailler dans l'industrie du tapis représentait une façon de contribuer à subvenir aux besoins de la famille. Ces enfants, de concert avec des centaines de milliers d'autres à travers le pays, avaient fait du Pakistan le 4e exportateur mondial de tapis. 

Un responsable du syndicat professionnel expliquait que dans un pays à 80% analphabète, la "plupart des parents ne peuvent pas se permettre d'envoyer les enfants à l'école", ajoutant que dans les fabriques de tapis, ces enfants "devenaient des citoyens utiles". 

Le soir venu, les enfants, exténués, rêvaient d'une autre vie, en Arabie saoudite ou en Allemagne. Une vie où ils devront tout recommencer à zéro, mais sans passer par le dur labeur du métier à tisser.


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