Avec la crise de la Covid-19, la question de la forte densité des habitants à Paris s'est à nouveau imposée dans le débat public. La capitale apparaît ainsi comme une ville très densément peuplée et dépourvue de grands espaces naturels. Seuls les bois de Boulogne et de Vincennes font office de poumon vert, mais ils sont situés aux deux extrémités de la ville. Paris souffre ainsi du manque d'espaces verts, une situation qui était déjà dénoncée en 1976. Un reportage évoquait ainsi l'histoire des principaux jardins et parcs parisiens, avant de proposer des solutions pour le futur, comme celle d'abattre les nombreux murs cachant les jardins des propriétés privées et des ministères, en plein coeur de Paris.
Avez-vous déjà pensé ce que représente pour ses habitants, pour les jeunes qui comme vous sont en vacances, ce que représente la vue d’un arbre, d’une pelouse, et d’un jardin. Ces choses, rares et difficiles même si au cours de 1976, 5 hectares d’espaces verts ont été créés ou aménagés. La plupart des parcs et jardins qui existent sont l’héritage du passé. Les buttes Chaumont, que l’on doit à Napoléon III, les jardins du Luxembourg à Marie de Médicis, le parc Monceau, du 18e siècle, restauré par Haussmann, mais qu’il a réduit de moitié. Et puis en périphérie, les bois de Boulogne et de Vincennes, au total 1800 hectares.
C’est encore une réalisation décidée par Napoléon III. On estime que 10m2 d’espace vert par habitants sont nécessaires. A Paris, on est loin, très loin du compte. 1,4 mètres carrés. Alors qu’il y en a 9 à Londres, 25 mètres carrés à Vienne, et 50 mètres carrés à Washington. De plus, à Paris, ces espaces verts sont mal répartis. Un exemple, dans le 2e arrondissement, chaque habitant ne dispose que de 0,07 mètres carrés (7 décimètres carrés).
C’est contre cet état de choses que veut lutter le club Paris 2000. Paris 2000 propose des solutions, ainsi dans Paris la Sncf occupe 566 hectare de voies, de dépôts, d’ateliers, dont beaucoup pourraient être transférés en banlieue. Résultat, 90 hectares seraient transformés en jardins de pleine terre, ou sur dalles, si certaines voies étaient recouvertes. D’autres remèdes, des immeubles avec de larges espaces laissant voir les jardins à l’intérieur. Des rues réservées aux piétons, des plantations dans les avenues. Sur 1200 km2 seulement, 330 sont plantées d’arbres.
Et puis et surtout, abattre les murs qui cachent des jardins emprisonnés. 140 km de murs masquent parcs et jardins, dont ceux des ministères. La solution, des murs bas de 50 cm, et si cela est nécessaire, des grilles à claire-voix. Le Premier ministre il y a quelques mois a donné l’exemple en faisant abattre les murs de l’hôtel Matignon. Ainsi, en 20 ans, 330 hectares pourraient être aménagés, parcs et jardins pour les promenades et les jeux, ce qui doublerait la surface des espaces verts. C’est cela, la qualité de la vie.