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1975, Anne Sylvestre en colère contre l'année de la femme

1975, Anne Sylvestre en colère contre l'année de la femme

30 décembre 1975, Bernard Pivot consacre une émission à l'année de la femme qui se termine. Invitée, Anne Sylvestre dit toute la colère que lui inspire cette initiative de l'Onu, et interprète sa chanson parodique "La vache engagée".


Par la rédaction de l'INA - Publié le 01.12.2020 - Mis à jour le 03.12.2020
Anne Sylvestre "La vache engagée" - 1975 - 03:45 - vidéo
 
30 décembre 1975, Bernard Pivot consacre une émission à l'année de la femme qui se termine. Invitée, Anne Sylvestre dit toute la colère que lui inspire cette initiative de l'Onu, et interprète sa chanson parodique La vache engagée.

En 1975, L'Onu décrète que cette année sera la première d'une « décennie de la femme ». Une initiative prise pour aider à l'émancipation, à la parité, et au respect des droits des femmes à travers la planète. Beaucoup applaudissent, mais nombreuses sont aussi celles - et ceux - qui trouvent que cette année de la femme est décidément une mauvaise idée, en renvoyant un mauvais signal sur la condition féminine et la place des femmes dans la société. 

C'est ainsi le cas d'une chanteuse connue pour son féminisme, Anne Sylvestre. Invitée le 30 décembre 1975 sur le plateau de l'émission Encore un jour et l'année de la femme ouf c'est fini que Bernard Pivot consacre à cette thématique, Anne Sylvestre, en présence d'une autre féministe de renom, Françoise Giroud, interprète une chanson, La vache engagée. Il s'agit en fait d'une parodie de l'année de la femme, car Anne Sylvestre n'apprécie pas du tout cette initiative, et s'en explique sans détour. 

« S'il faut que j'explique pourquoi j'ai fait cette chanson, je n'ai pas aimé du tout l'année de la femme. Parce que s'il faut vraiment qu'on accorde une année à toutes les catégories animales qui en ont besoin, qui sont en détresse, alors je pense que les vaches en ont beaucoup plus besoin que nous. »

Une façon de dire qu'en réalité, l'année de la femme renvoie beaucoup plus dans l'imaginaire des gens à la défense d'une espèce animale qu'à celle qui devrait être tout simplement l'égale de l'homme. 

Filant la métaphore sur la femme rabaissée à l'état de vache, Anne Sylvestre poursuit : « La trayeuse électrique c'est tout le temps pour elles, nous c'est de temps en temps seulement. Et pas toutes ! Et puis nos enfants, ils vont pas tous à la casserole. Et puis au moins on nous explique. Au fond on est mieux traitées que les vaches. »

L'année de la femme 1975 aurait finalement, selon Anne Sylvestre, eu l'inverse de l'effet escompté. Au lieu de grandir la femme et de la placer définitivement au même rang que l'homme, elle aurait stigmatisé la femme comme une espèce particulière, mais somme tout encore inférieure à l'homme : « J'ai trouvé ça agaçant, car ça a augmenté toutes les moqueries, pas mal de choses contre, c'était tellement facile. »

Face à Françoise Giroud, Anne Sylvestre réaffirme son attachement à la cause féminine : « Non je n'ai pas fait de chanson sur l'année mondiale de la population (une initiative de l'Onu pour l'année 1974), parce que je ne vais pas faire des chansons sur tout. Là, avec l'année de la femme, ça me concernait, c'est tout. »


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