La France a remporté la 1ère Coupe d'Europe de Boucherie. La compétition s'est déroulée les 7 et 8 novembre 2021 à Clermont-Ferrand. La France s’est offert la première marche du podium devant l'Allemagne, l’Italie ou encore l'Espagne. Cette victoire lui ouvre les portes des championnats du monde qui se dérouleront à Sacramento, aux États-Unis, en septembre 2022. L’objectif était simple pour les équipes nationales, composées de cinq des plus fines lames de différents pays : réaliser les meilleures découpes de viande. Agneau, veau, bœuf, porc ou encore volaille, les concurrents étaient jugés sur tous types de viande.
Bien avant ces champions, la France avait déjà obtenu un trophée de champion d'Europe… de boudin. C'était en 1974, à Valence d'Agen. Le nom du champion : Bernard Baucher, lauréat du "Concours International du Meilleur Boudin". Un prix décerné par la Confrérie des Chevaliers du Goûte Boudin. Dans sa charcuterie, il évoquait sa passion pour le boudin, "aux noix, aux pommes ou au pruneau", assurant qu'il fallait "l'aimer le boudin, c'est je pense le meilleur morceau du cochon."
Un boudin à la crème
Dans son laboratoire, le boucher-charcutier livrait quelques secrets de fabrication de ce plat qui lui avait valu le prix : "Etant d'origine normande, j'ai mis de la crème fraîche". A cette base, il fallait bien-sûr ajouter du sang et de la graisse, quelques aromates, "point de départ du chef d'oeuvre". Mais ce qui faisait la différence, c'était le dosage des ingrédients, donnant au boudin de Valence d'Agen son goût inimitable.
Bernard Baucher était le premier étonné de ce succès. La vente de son délicieux boudin augmentant, il avait voulu faire un concours pour "voir ce qu'il valait". Toujours surpris par sa victoire, il ajoutait : "Il y avait du monde quand même ! Plusieurs centaines de charcutiers de toute la France, des pays du Marché commun également, l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, la Suisse…".
L'écrin du boudin, "un fin boyau", avait été lui aussi sélectionné pour sa texture. Le charcutier l'assurait, l'année suivante, il reprendrait la compétition avec son fils, apprenti à ses côtés. La relève était assurée.
Pour aller plus loin :
Suivez le boucher : congrès national des bouchers. (1968)
Adieu Baltard : Bouchers dans les Halles de Paris. (1971)