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1974 : la Révolution des œillets au Portugal

1974 : la Révolution des œillets au Portugal

Portugal, 25 avril 1974 : menée par le général Spínola, la junte militaire prend le pouvoir et renverse la dictature. C’est la Révolution des œillets. Après 50 ans de régime autoritaire, le pays aspire à l’ouverture de la vie politique. Retour en images sur ces événements.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 17.04.2014 - Mis à jour le 17.02.2023
 

Après 36 ans de règne sans partage sur le Portugal, Salazar est contraint d’abandonner le pouvoir en 1968, affaibli par la maladie. Président du Conseil depuis 1932, Salazar avait instauré l’Estado Novo, un régime nationaliste et autoritaire sans place pour l’opposition politique. Salazar désigne Marcelo Caetano, un homme de confiance, comme successeur.

1969. La guerre coloniale fait rage. 25 000 soldats portugais luttent contre les guérilleros de Guinée-Bissau.

Guerre en Guinée
1969 - 13:49 - vidéo

Mars 1974. Le changement de mentalité est en marche. L’opinion portugaise réclame une solution politique à la guerre. 280 000 « pères, maris ou fils » sont engagés dans le conflit. Les étudiants contestataires sont envoyés en Guinée, là où les combats sont les plus durs. Une division apparait au sein de l’armée. Un général avertit les politiques que la guerre est vouée à l’échec. En parallèle, la crise économique touche le pays. Les prix montent en même temps que la colère des Portugais. La guerre dans les colonies représente 42% du budget.

Au même moment, l’empire colonial portugais aspire à l’indépendance : Mozambique, Angola, Cap-Vert, les tensions montent et l’armée portugaise s’enfonce dans le bourbier de la guerre coloniale. Mais le gouvernement de Marcelo Caetano refuse d’abandonner ses territoires africains (ce sont avant tout ses intérêts économiques que Lisbonne souhaite conserver). Le coût de la guerre et la mobilisation des jeunes accroissent le mécontentement de la population déjà crispée par les problèmes économiques.

Portugal : la politique de Marcelo Caetano
1973 - 00:00 - vidéo

Le Portugal
1974 - 00:00 - vidéo

Interview du Général Spinola
1974 - 00:00 - vidéo

Mars 1974. Le changement de mentalité est en marche. L’opinion portugaise réclame une solution politique à la guerre. 280 000 « pères, maris ou fils » sont engagés dans le conflit. Les étudiants contestataires sont envoyés en Guinée, là où les combats sont les plus durs. Une division apparait au sein de l’armée. Un général avertit les politiques que la guerre est vouée à l’échec. En parallèle, la crise économique touche le pays. Les prix montent en même temps que la colère des Portugais. La guerre dans les colonies représente 42% du budget.

Au même moment, l’empire colonial portugais aspire à l’indépendance : Mozambique, Angola, Cap-Vert, les tensions montent et l’armée portugaise s’enfonce dans le bourbier de la guerre coloniale. Mais le gouvernement de Marcelo Caetano refuse d’abandonner ses territoires africains (ce sont avant tout ses intérêts économiques que Lisbonne souhaite conserver). Le coût de la guerre et la mobilisation des jeunes accroissent le mécontentement de la population déjà crispée par les problèmes économiques.

25 avril 1974 : Le putsch

Lisbonne célèbre la liberté.

28 avril 1974. Trois jours après la révolution. Les partis de gauche sortent de la clandestinité pour rendre hommage « aux forces armées » menées par le général Spínola. Les prisonniers politiques sont libérés, le défilé du 1er mai autorisé.

Une partie de l’état-major portugais ne croit plus en la victoire dans les colonies. Aussi, le 24 avril 1974, menée par le général Spínola, la junte militaire renverse le gouvernement. En quelques heures, l’armée met fin au parti unique et à la dictature.

À Lisbonne, la foule est en liesse. Les prisonniers politiques sont libérés. Partout, on fête la liberté retrouvée.

2 mai 1974. De retour d’exil, Mário Soares rencontre le général Antonio Spínola, leader du mouvement des Forces armées (MFA).

Juillet 1974. Constitution d’un nouveau gouvernement autour de Vasco Gonçalves, membre du MFA : « Les objectifs du Mouvement des forces armées sont transparents. Ce sont des objectifs, nationaux, progressistes et antifascistes : décolonisation démocratique et essor économique et social. »

30 septembre 1974. Le général Spínola, « l'homme au monocle », démissionne. Francisco da Costa Gomes devient le nouveau président.

Après l’euphorie vient le temps de la reconstruction. Il faut réorganiser le pays. Communistes, socialistes, militants catholiques de droite, tous désirent le pouvoir.

Avril 1975. Prévue pour le 12 avril 1975, l’élection de l’assemblée constituante est finalement retardée au 26.

Mai 1975. Interview de Mario Soares, leader du PS et ministre dans le gouvernement Gonçalves. Invité par François Mitterrand à Paris, le Portugais espère « pouvoir travailler avec les communistes ».

Juin/juillet 1975. Le Portugal entre en guerre civile. Les communistes occupent les locaux du journal socialiste « Republica ». Des catholiques de droite manifestent contre la gauche et les militaires.

Nomination d’un triumvirat de généraux.

26 juillet 1975. Le président Costa Gomes, le Premier ministre Vasco Gonçalves, et le chef de la sécurité militaire Otelo de Carvalho se partagent le pouvoir. Les partis sont relayés au second plan. La démocratie parlementaire est abandonnée.

25 avril 1976. 2 ans jour pour jour après le coup d’État du 25 avril, les Portugais sont appelés aux urnes pour élire 263 députés. Le scrutin est marqué par le retour de la droite et du centre droit. Une politique de coalition est obligatoire.

Le Portugal sombre peu à peu dans la guerre civile. L’armée entend garder le pouvoir et maintenir l’ordre le temps d’assurer la transition politique. Le 25 avril 1976, soit deux ans jours pour jours après la Révolution des œillets, la nouvelle Constitution est adoptée.

António Eanes président, Soares Premier ministre

14 juillet 1976. Candidat de la coalition, le général Eanes devient le premier président de la IIIe République portugaise. Nommé Premier ministre, le socialiste Mario Soares gouverne avec difficulté. Le Portugal entre cependant dans une nouvelle ère marquée par des changements sociaux profonds et d'importantes évolutions économiques.

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