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1974, internats : les dortoirs deviennent des chambres

1974, internats : les dortoirs deviennent des chambres

TF1 diffuse à 13h35 un grand reportage sur les internats, "Internats l'école de la vie, l'occasion de découvrir le passage du dortoir commun à la chambre à plusieurs, une révolution pour les élèves.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.09.2020 - Mis à jour le 03.09.2020
Réforme internat - 1974 - 02:37 - vidéo
 
TF1 diffuse à 13h35 un grand reportage sur les internats, "Internats l'école de la vie", l'occasion de découvrir le passage du dortoir commun à la chambre à plusieurs, une révolution pour les élèves.

Le 17 février 1974, le journal de TF1 consacrait un sujet à cette question pas si anodine des dortoirs. Ils devaient disparaître à terme dans les internats, au profit des chambres de trois ou quatre lits.

"À n'en pas douter, voilà une nouvelle qui va être accueillie avec beaucoup d'intérêt dans les internats, annonce Jean-Pierre Ferey le présentateur du journal, on en parlera sûrement demain matin, à l'heure de la rentrée pour les lycéens de la zone B, celle de la région parisienne. […] Le ministère de l'Education nationale a décidé d'améliorer la situation des internes. Cela va se faire progressivement, mais bientôt, les élèves ne seront plus qu'à trois ou quatre par chambre et ils auront chacun leur lavabo. Pour qui a connu les rigueurs de l'internat, c'est une petite révolution, n'est-ce pas ?"

"On a la Chambre à quatre lits, c'est plus, entre guillemets, plus humain..."

Au Collège Albert Camus de Firminy, les écolières n'y voyaient que des avantages.

"Les dortoirs, c'est fini dans les internats des lycées et collèges. Le ministre de l'Éducation nationale, Joseph Fontanet, vient de le décider. Les internes disposeront désormais de chambres à trois ou quatre lits, comme ici à Firminy, où l'expérience est tentée depuis plusieurs années".

Une jeune élève donne son ressenti et c'est sans appel, "On a la Chambre à quatre lits, c'est plus, entre guillemets, plus humain, c'est. Si je puis dire".

"Les internats n'avaient guère subi de modifications depuis la création des lycées. L'évolution de la vie scolaire, comme l'évolution des élèves, imposait ce changement dans chaque chambre, un coin toilette avec douche et un lavabo par élève. Fini les attentes pénibles devant des lavabos toujours occupés. Fini aussi les décors tristes. Chaque interne peut décorer son coin comme il l'entend, selon sa personnalité. On a ainsi le sentiment de se sentir un peu chez soi" souligne le commentaire.

La jeune fille soulève un point non négligeable à son avis mais qui ne relève pas de l'hygiène, "on peut discuter alors que les filles qui sont en dortoir, elles ne peuvent pas".

"Vous discutez de quoi ?" lui demande le journaliste.

"De tout, de tous nos problèmes".

Le journaliste insiste pour en savoir plus : "de politique ? De la société moderne ? De l'évolution du monde ? De poésie etc. ? "Les jeunes filles sourient, visiblement amusées par cet inventaire. "Est-ce que ce genre de discussion on peut l'avoir en dortoir ?"

Elles répondent en choeur, "Non, on ne peut pas parler en dortoir. Parce que dès que des lumières sont éteintes, il ne faut plus un seul bruit. Tandis que nous, on est dans la chambre, on peut parler doucement, sans que la pionne arrive".

"Les enfants sont plus décontractés. Ils sont plus heureux, tout simplement"

Le commentaire poursuit la description des nouveaux internats, "pour la détente, un espace de loisirs permettra aux internes de se réunir en petit nombre. A Firminy, il y a, à la fois des dortoirs et des chambres. Y a-t-il alors différence de comportement ?

Madame Legriel, la directrice du lycée Albert Camus répond par l'affirmative, "très net. Celles qui sont en dortoirs ont l'impression d'être un peu plus emprisonnées si vous voulez que les autres, tandis que celles qui sont en chambres ont une impression d'être dans un cadre familial".

"Vous le ressentez, vous ? A quels signes ?"

"Je le ressens parce que les enfants sont plus décontractés. Ils sont plus heureux, tout simplement".

La description des avantages se poursuit, "Les internes montent dans leur chambre quand elles veulent pour travailler ou se reposer. C'est le régime de l'autodiscipline. L'autodiscipline, cela effraie parfois parents et enseignants" constate le journaliste.

La directrice se veut plutôt rassurante, "Je pense qu'à l'internat, oui, c'est valable. Parce que nous nous adressons aux premières et aux terminales seulement. Peut-être, si on s'adressait à des enfants de niveau sixième ou cinquième. Ça ne marcherait pas".

"Ce nouveau régime de l'internat sera appliqué dans tous les établissements neufs et dans les établissements anciens au fur et à mesure des travaux de rénovation", conclut le journaliste.

Pour aller plus loin

Aujourd'hui madame : organisation de l'internat du Lycée technique de Talence.(5 septembre 1980)

Aujourd'hui madame : L'Ermitage à Maisons-Laffitte. Présentation de l'organisation de la vie au Pensionnat de l'Ermitage à Maisons-Laffitte. (5 septembre 1980)

Aujourd'hui madame : présentation de l'internat de l'Ecole Saint Charles. (5 septembre 1980)

Florence Dartois


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