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1973, quand Georges Beller dénonçait la précarité des comédiens

1973, quand Georges Beller dénonçait la précarité des comédiens

Georges Beller est né le 10 janvier 1946. Comédien et présentateur télé, il a marqué la télé, le cinéma et le théâtre des années 70-90. Dans cette interview de 1973, il relate et déplore la condition difficile du métier d'acteur.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 30.12.2020 - Mis à jour le 30.12.2020
 

Les Mariés de l'an II au cinéma, Médecins de nuit à la télé et dans de nombreuses pièces de boulevard au théâtre, Georges Beller est un visage familier des téléspectateurs. Dans les années 1990, il a animé des émissions de divertissements sur Antenne 2 telles que Les Mariés de l'A2 et Jeux sans frontières.

Pas de soucis de carrière pour lui donc. Ce qui ne l'empêchait pas d'être concerné et touché par les conditions précaires de vie des acteurs, dont 60% selon lui, restaient irrémédiablement méconnus et victimes du chômage.

Ce 8 décembre 1973, Georges Beller tourne le film Je ne sais rien mais je dirai tout de Pierre Richard. Pour l'émission La vie ensemble, il évoque les aspects peu reluisants son métier : "le grand problème du comédien, c'est que dans l'esprit du public, le comédien c'est quelqu'un qui ne travaille pas beaucoup, qui a de jolies femmes, une jolie voiture, qui a beaucoup de vacances et qui gagne 250 millions par an, ou en tout cas par film."

"Quand un comédien est connu, il vaut de l'argent. C'est un produit"

Pourtant, à ses yeux, la précarité est la caractéristique principale de sa profession : "on joue dans des pièces qui ne marchent pas. C'est trois mois d'efforts, c'est pas un sou. On joue dans des films de copains, qui n''ont pas beaucoup de moyens. C'est pas bien payé. Et puis, il y a le chômage. Je connais, moi personnellement, des gars qui ne gagnent rien ! (…) Ils vont au chômage et puis ils font un autre métier. Je crois que 60% de cette profession fait un autre métier dans la journée."

Georges Beller explique ensuite comment s'établit la valeur monétaire d'un comédien traité comme une marchandise, "quand un comédien est connu, il vaut de l'argent. C'est un produit". Il décrit ensuite les transactions effectuées autour de la notoriété par les producteurs et les banquiers, "un acteur vaut de l'argent quand il rapporte de l'argent (…) il y a une côte. C'est la bourse (…) il y a des acteurs qui sont partis très forts, puis plus rien ! Personne ne veut mettre de l'argent sur eux. Pourtant ils ont du talent (…) alors ils tombent. C'est dommage. C'est très dommage."

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