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1970 : petit débat à Saint-Tropez sur le topless

1970 : petit débat à Saint-Tropez sur le topless

Selon une enquête de l'Ifop publiée en août 2021, la pratique du topless est en baisse. Seules 19% des femmes s'adonnent aujourd'hui au monokini, contre 34% il y a dix ans. En 1970, un reportage de «Côte d'Azur Actualités» témoignait de l'essor d'une pratique qui n'était pas sans susciter la polémique.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 26.08.2020 - Mis à jour le 11.08.2023
La mode du monokini à St Tropez - 1970 - 04:23 - vidéo
 

Selon une enquête de l'Ifop publiée le 26 août 2021, à l'occasion de la journée mondiale du topless, seules 19% des femmes pratiquent désormais le port du monokini, contre 34% en 2009. Il n'existe aucun texte législatif pour réprimander des femmes bronzant les seins nus sur une plage. Les mairies sont certes habilitées à prendre occasionnellement des arrêtés interdisant le monokini lorsque « bronzer les seins nus est constitutif d'une quelconque atteinte à la pudeur ou aux bonnes mœurs ». C'est par exemple le cas l'été sur les quais du centre de Paris pour l'opération Paris plage, du fait de la situation très particulière de l'installation cœur de la capitale, et du mélange entre estivants, touristes et citadins.

Les premières polémiques du monokini, on les retrouve logiquement dès le début des années 1970, alors que cette pratique est encore très récente (elle se développe au cours des années 1960). À Saint-Tropez, un sujet de Côte d'Azur Actualités confronte les avis de celles, en général plus jeunes, adeptes du monokini, et celles, mères de famille, qui le trouvent exagéré.

Libéralisme corporel

Une jeune femme exprime ainsi sa satisfaction à bronzer les seins nus, sans que cela ne pose aucun problème : « Je suis venue en vacances pour bronzer et j'ai trouvé ça tellement agréable de pouvoir se mettre à l'aise, torse nu, je l'ai fait dès le premier jour et je ne pense pas avoir eu de remarque [de la part des autres vacanciers]. Je trouve cela très agréable. » Mais la plage étant sous le coup d'un arrêté municipal proscrivant l'usage du monokini, la jeune femme convient avoir déjà eu des remarques de la part des gendarmes : « A la vue des képis, nous nous retournons sur le ventre. Ils sont venus nous voir, et nous on demandé très gentiment de bien vouloir remettre nos soutiens-gorge ».

Une autre jeune femme « ne voit pas où est le problème », et trouve que « ce qui est indécent, c'est plutôt de se promener en ville en maillot de bain » : « Mais sur les plages, on peut même être toute nue, ce n'est pas gênant du tout. »

Un libéralisme corporel que ne partagent pas toutes les femmes présentes sur la plage. Deux mères de famille trouvent en effet l'usage du monokini déplacé en présence d'enfants : « Chacun son opinion, mais moi je trouve cela pas très bien. Moi je ne le ferais pas, surtout pas devant les enfants. Ce matin en arrivant à la plage, on a vu une personne toute nue faisant sa gymnastique. Devant les enfants, ça nous dépasse. »

Effet générationnel

Alors que l'expression d'une liberté corporelle est la seule justification depuis les années 60 pour les femmes adeptes du monokini, désireuses de pouvoir jouir de leur torse au même titre que les hommes, permettant ainsi à leur poitrine le bronzage, certains, et notamment de nombreux hommes, ramènent souvent cette pratique à une question esthétique. Serait acceptable le monokini d'une jeune (et belle) femme, tandis que les seins nus d'une femme plus âgée seraient indécents. C'est en tout l'avis de ce retraité qui conclut le reportage de Côte d'Azur Actualités en ces termes : « Le monokini, quand les femmes ont une belle poitrine et qu'elles sont belles, ça me déplaît pas, mais autrement, elles peuvent les laisser de côté ! »

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