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1970, Jean-Paul Sartre arrêté lors d'une distribution de "La Cause du peuple"

1970, Jean-Paul Sartre arrêté lors d'une distribution de "La Cause du peuple"

Le 26 juin 1970, le philosophe Jean-Paul Sartre est interpellé avec sa compagne Simone de Beauvoir alors qu'il distribue avec d'autres personnalités le journal "La Cause du peuple", sur les Grands boulevards, à Paris.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 22.06.2020 - Mis à jour le 24.09.2020
 
Le 26 juin 1970, le philosophe Jean-Paul Sartre est interpellé avec sa compagne Simone de Beauvoir alors qu'il distribue avec d'autres personnalités le journal La Cause du peuple, sur les Grands boulevards, à Paris.

La Cause du peuple est un journal maoïste fondé le 1er mai 1968 par l'architecte et militant Roland Castro. Le 13 mars 1970, le journal est saisi pour la première fois par la police. Devant les difficultés que pose le gouvernement à sa diffusion et les interpellations de ses soutiens, Jean-Paul Sartre décide, bien qu'il ne fasse pas partie de la gauche prolétarienne maoïste, de diriger la publication du journal à partir du 1er mai 1970 (et jusqu'au 1er mai 1971). Il met ainsi en avant sa notoriété pour protéger le journal.

Lors de son interpellation, rappelant au journaliste qui l'interroge à travers la grille du fourgon de police que le journal n'est pas illégal puisqu'une « décision de la 7e chambre correctionnelle » a refusé de l'interdire, il explique : « Je ne fais pas partie de la gauche prolétarienne, je n'en ai jamais fait partie. J'ai pris la direction de La Cause du peuple parce que je voulais exprimer ma solidarité avec tous ceux qu'on a mis en prison au nom de délits d'opinion ». 

Jean-Paul Sartre est d'ailleurs relâché par la police une heure et quart après son interpellation. Pour les micros de la radio, l'écrivain raconte : « Il ne s'est rien passé du tout, nous avons été [...] interpellés parce que nous avions distribué les journaux de La Cause du peuple, qui comme vous le savez n'est pas un journal défendu, mais au contraire est un journal illégalement saisi toutes les semaines. Ensuite de quoi on nous a transportés au commissariat, d'ailleurs nous avons été extrêmement bien traités. On nous a simplement demandé nos identités. Nous sommes restés une heure et quart et nous sommes revenus. [...] Nous ne vendions pas La Cause du peuple, nous la distribuions. Il y avait parmi nous des étudiants qui ont été libérés. Or vous savez que quand on prend des étudiants seuls pour distribuer La Cause du peuple, on les écroue, immédiatement. Cela suffit à vous montrer qu'il y a deux poids, deux mesures. Nous nous en servirons quand nous irons témoigner au Tribunal pour tous ceux qui actuellement sont écroués sous l'inculpation de reconstitution de Ligue dissoute. »


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