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1969, lorsque Georges Marchais appelait à un changement de régime

1969, lorsque Georges Marchais appelait à un changement de régime

Georges Marchais est né le 7 juin 1920, durant 22 ans, il dirigea le Parti Communiste Français. En 1969, encore simple membre du Bureau politique du parti, il dévoilait à François De Virieu son souhait de participer à l'avènement d'un régime démocratique nouveau.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 05.06.2020 - Mis à jour le 05.06.2020
Interview Marchais - 1969 - 02:14 - vidéo
 

Le 5 décembre 1969, deux mois avant le 19ème Congrès du Parti Communiste Français, François De Virieu est reçu pour le 20h00 dans le bureau de Georges Marchais. Celui qui deviendra son Secrétaire général en 1972, n'est encore que numéro deux du Bureau politique du Parti, derrière Waldeck Rochet

Ce jour-là, le journaliste lui demande de commenter une phrase parue dans le journal L'Humanité en soutien aux mouvements revendicatifs d'alors : "le mécontentement actuel des travailleurs ne pourra trouver de solution réelle et durable que par des changements démocratiques décisifs".

- "Que veut dire exactement cette phrase ?" lui demande De Virieu.

Confortablement calé dans son siège derrière son bureau, tout sourire, le numéro deux répond : 

- "Cette phrase veut dire que les travailleurs ne peuvent pas se contenter de lutter pour la satisfaction de la revendication économique et sociale. S'ils veulent obtenir des changements réels et durables, ils doivent s'en prendre au régime qui est responsable de leur situation et lutter pour remplacer ce pouvoir, qui est celui des grands monopoles capitalistes, par un régime démocratique nouveau".

- "Le parti est disposé à aller jusqu'où pour appuyer les travailleurs dans le sens que vous dîtes ?" l'interroge le journaliste.

- "Pour le moment nous sommes destinés à soutenir les luttes en cours pour la satisfaction des revendications. Pour ce qui concerne un changement de régime et de politique, nous avons toujours dit qu'il fallait mobiliser les plus larges masses et une large couche sociale autour de la classe ouvrière, qui a le plus grand intérêt à un changement de régime politique".

Il précise sa pensée, "Par conséquent, il ne s'agit pas pour nous (…) d'imposer un changement de régime par la subversion. Absolument pas ! Notre parti travaille et continuera de travailler à gagner l'immense majorité des travailleurs, des masses populaires, à l'idée qu'il faut remplacer le pouvoir des monopoles par une démocratie nouvelle".

- "Une révolution dans la légalité en somme ?" ironise de Virieu. Sans perdre son sourire, affable, Georges Marchais le rassure :

- "Une révolution dans la légalité , Qu'est-ce que vous entendez par là ? Je le répète. Nous ne menons pas une entreprise de subversion. Nous voulons changer de régime par la volonté de la majorité de notre peuple, C'est à cela que nous travaillons."

Pour aller plus loin

Panorama : Georges Marchais et la définition de l'homme communiste. "est différent car il a le sentiment de dominer les événements. Il sait que les homme peuvent intervenir sur les événements pour en modifier le sens dans la bonne direction." (30 janvier 1970)  

L'événement : le culte de la personnalité. Georges Marchais explique que les communistes ont été vaccinés par le culte de la personnalité. Alain Fernbach lui demande s'il ne nourrit pas lui-même le culte de sa propre personnalité. Il dit qu'il compte pour un au sein du parti communiste. Un des journalistes lui rétorque "oui mais un gros". Georges Marchais vexé, réplique aussitôt qu'il mesure 1m81 pour 81 kilos. (29 avril 1976)

Cartes sur table : Georges Marchais : "Fais les valises, on rentre à Paris !" Face à Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel, Georges Marchais, secrétaire général du PCF, très en forme : "Quand j'ai entendu François Mitterrand refuser de s'engager sur l'existence d'une défense nationale indépendante,  j'ai dit à ma femme, François Mitterrand a décidé d'abandonner le programme commun de la gauche, fais les valises on rentre à Paris !" Rires dans la salle. (21 janvier 1980)

Le grand débat : altercation entre Georges Marchais et Yves Mourousi énervé. Yves Mourousi pose une question à Georges Marchais à propos d'une politique fiction dans laquelle François Mitterrand s'allierait avec les communistes à l'issue du premier tour des élections présidentielles. Georges Marchais s'énerve de ce terme de politique fiction. Yves Mourousi sort de ses gonds et lui rétorque que ça fait douze minutes qu'il insulte les journalistes. (3 février 1980) 


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