Lundi 30 août, c'est à New York que les meilleurs joueurs de la planète vont tenter d'inscrire leur nom au prestigieux palmarès de l'US Open. Avec cette année, un enjeu tout particulier, historique même. A 34 ans, Novak Djokovic va tout faire pour remporter le tournoi, afin de devenir le premier joueur à signer le grand chelem depuis la démonstration de Rod Laver, en 1969.
Le grand chelem, en tennis, consiste à remporter la même année les quatre plus grands tournois du circuit international organisés sous l'égide de la Fédération internationale de tennis (ITF). Les hostilités débutent à la fin janvier sous le soleil de Melbourne, avec l'Open d'Australie, sur une surface en dur. Fin mai, les compétiteurs se retrouvent à Paris, sur la terre battue de Roland Garros, pour les Internationaux de France. Quelques semaines plus tard, début juillet, c'est sur le gazon de Wimbledon, à Londres, que se déroule le troisième grand tournoi du circuit. Enfin, fin août, c'est au tour de New York d'accueillir le quatrième tournoi majeur, avec l'US Open, joué lui aussi sur un terrain en dur.
Dans l'histoire du tennis masculin et en catégorie « simple », le grand chelem n'a été remporté qu'à trois reprises. La première fois, ce fut par l'Américain Donald Budge, en 1938. En 1962, l'Australien Rod Laver se hissait à la hauteur de cet exploit, avant de rééditer cette performance exceptionnelle en 1969.
Rod Laver (à gauche), tient le trophée de Roland Garros après avoir battu en finale Ken Rosewall (au centre) le 7 juin 1969, à Paris. Crédit : AFP
Rod Laver (à gauche), tient le trophée de Roland Garros après avoir battu en finale Ken Rosewall (au centre) le 7 juin 1969, à Paris. Crédit : AFP
Cette année-là, le « gaucher le plus rapide du monde », comme le décrivait avec enthousiasme le journaliste relatant les « grandes épreuves sportives de l'année 1969 » dans une une rétrospective diffusée sur l'ORTF en 1970, après avoir triomphé à l'Open d'Australie, s'imposait sur la terre battue de Roland Garros contre son compatriote Ken Rosewall en trois sets (6-4, 6-3, 6-4). Puis à Wimbledon, il se défaisait plus difficilement en finale d'un autre compatriote, John Newcombe, en quatre sets (6-4 5-7 6-4 6-4 ). Une victoire alors acquise grâce à une grande ténacité, selon le commentaire de la même archive : « En grand champion, il se bat, redresse une situation compromise, et ajoute une troisième coupe à son palmarès. »
Enfin, en finale de l'US Open, à un match de l'exploit, Rod Laver était opposé au joueur « qu'il craignait le plus », encore un Australien, et gaucher comme lui, Tony Roche. « Laver ne laisse aucune chance à son rival, c'est un triomphe total », concluait le commentaire, élogieux. Sa victoire fut sans nul doute éclatante, car après un premier set perdu mais accroché jusqu'au bout, il déroulait ensuite sur les trois sets suivants 7-9, 6-1, 6-2, 6-2.
Novak Djokovic, déjà l'un des plus grands joueurs de l'histoire, au palmarès impressionnant, deviendra t-il le troisième joueur masculin à inscrire son nom dans le club très fermé des vainqueurs de grand chelem ? Réponse dans deux semaines, pour la finale de l'US Open.