Du 5 au 10 juin 1967, Israël a mis en déroute l'Egypte et ses alliés syriens, jordaniens et irakiens. Conséquence : l'état hébreu occupe tout le Sinaï et les rives du canal de Suez, dont il décide la fermeture au trafic international.
Le 29 octobre 1967, l'ORTF propose un reportage sur une conséquence plutôt inattendue de cette guerre. Le grand reporter Jacques Abouchar interviewe le commandant d'un cargo français de 15 000 tonnes, bloqué aux abords du canal avec 13 autres navires de différents pavillons. Une attente longue, qui dure depuis 4 mois déjà.
A bord, même si la mer est calme et que le soleil brille, il faut bien occuper les 21 membres d'équipage : « Ça se passe très tranquillement, pas très gaiement, on ne peut pas dire qu'on se fatigue beaucoup. On essaye de faire travailler les gens, de façon à ce qu'ils ne s'ennuient pas, parce que si les esprits s'ennuient, les esprits vont travailler. On arrive à les occuper, on fait un petit peu d'entretien. »
Heureusement pour l'équipage français, les autres navires ressentent le même désoeuvrement et des jeux vont être organisés au sein de la flottille : « On se reçoit beaucoup, on a beaucoup de visites protocolaires, on organise des jeux entre navires. » Avec, cerise sur le gâteau, l'éternelle rivalité entre marins français et anglais remise en jeu : « Dimanche dernier, il y a eu des régates. Nous sommes arrivés seconds d'ailleurs, c'est pas mal, on a battu les Anglais ! »
Suite à la guerre des six jours, le canal restera bloqué pendant huit ans, jusqu'en juin 1975.
Pour aller plus loin :
Le 3 avril 1957, un reportage des actualités françaises montrait le dégagement du dernier cargo en travers du canal de Suez. Un extrait à retrouver sur mediaclip, l'offre vidéo de l'INA pour les créateurs de contenus.