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1965, la restauration des vitraux de Notre-Dame de Paris

1965, la restauration des vitraux de Notre-Dame de Paris

Les vitraux de Notre-Dame de Paris ont sans doute souffert de l'incendie qui vient de ravager la cathédrale. Des vitraux dont une partie avait été restaurée en 1965. Rencontre avec Jacques Le Chevallier, le maître-verrier en charge du projet.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 16.04.2019 - Mis à jour le 16.04.2019
Nouveaux vitraux à Notre-Dame - 1965 - 04:12 - vidéo
 

En 1965, le Maître-verrier Jacques Le Chevallier restaurait les douze fenêtres latérales de la cathédrale. Sur le chantier de restauration, où des ouvriers verriers s'activent, monsieur Le Chevallier explique les étapes de la réalisation du chantier. Ces verrières avaient été restaurées sous Viollet-le-Duc  et "donnaient à certains endroits à la cathédrale une tonalité extrêmement triste et fermée. On a demandé en 1936 à des verriers d'étudier les douze verrières… et après 1937, on décide d'adopter un parti plus homogène et on m'a demandé d'assurer l'ensemble des douze verrières, pour avoir une unité d'esprit. On a aussi renoncé à la figuration qui a abouti à cette vitrerie extrêmement simple."

Il explique ensuite qu'il a rencontré des difficultés avec les tons, pour les reproduire et les harmoniser avec les verreries anciennes "qui comportent des tonalités relativement douces.

Chaque baie est posée temporairement avant cuisson afin de rectifier d'éventuelles erreurs avant la pose.

Dans l'atelier où il conçoit les maquettes des fenêtres, le maître-verrier évoque la personnalité et la structure de chaque verrière. Pour harmoniser les tons avec ceux de la rosace du XIIIe siècle, il travaille avec des documents anciens, notamment une palette de fragments originaux de vitraux gothiques de Chartes et d'Angers. A l'époque, on utilisait une quinzaine de tons seulement : "Vous avez l'exemple de Chartres où soixante fenêtres exécutées avec les mêmes tons sont toutes différentes. C'est dont uniquement une question de proportions, de rythme qui différencie une baie sur l'autre.

Quant à la "grisaille" qui sépare les tons, elle a pour principal objectif de "diaphragmer la lumière, pour rétrécir et pour empêcher que le bleu ne déborde sur le ton voisin. De donner une sorte de densité et de profondeur au panneau de verre."

Il conclut : "La délicatesse des verres permet au vitrail de bénéficier de toutes les modulations de la lumière extérieure. Un vitrail au lever du jour, un jour d'orage, au printemps, ce sera toujours quelques chose de différent."

Florence Dartois


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