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«Astérix», le premier satellite français mis en orbite

«Astérix», le premier satellite français mis en orbite

Le Cnes a dévoilé le 20 juin 2023, le nom du petit atterrisseur conçu en partenariat avec l’Allemagne qui embarquera avec la mission japonaise MMX pour se poser sur Phobos, l'une des lunes de la planète Mars. Il s'agira d'Idéfix. Un clin d’œil au premier satellite français lancé dans l’espace en novembre 1965. Voici son histoire en archives.

Par Florence Dartois - Publié le 12.03.2021 - Mis à jour le 23.06.2023
Le satellite français Asterix - 1965 - 02:57 - vidéo
 

L'ACTU.

Le Centre national d’études spatiales (Cnes) prépare une mission d’exploration de la surface de Phobos, l'une des lunes de Mars. Son objectif est de mieux comprendre son origine et ses évolutions au fil du temps. Le 20 juin, le Cnes a dévoilé le nom du rover qui se posera sur son sol : Idéfix. Ce sera le tout premier appareil à rouler sur ce satellite martien.

Avec ses 41,5 cm et 25 kg, le rover Idéfix sera l’élément central de la mission japonaise MMX. Son nom fait évidemment référence au fidèle compagnon de Tintin qui tient le rôle d’éclaireur dans la bande dessinée Astérix.

C'est aussi un clin d’œil au premier satellite français lancé dans l'espace, baptisé Astérix, comme l'a expliqué Stéphane Mary, chef de projet au Cnes : « C’est évidemment un clin d’œil au premier satellite français, Astérix, lancé en 1965. Nous trouvions assez amusant que le premier rover de l’agence porte le nom de son fidèle compagnon. Étant donné le succès mondial de la bande dessinée, c’est aussi un nom qui est connu dans le monde entier et tout de suite associé à ce personnage de petit chien explorateur, espiègle et sympathique ».

Les archives à découvrir dans cet article reviennent sur cette aventure qui propulsa la France parmi les grandes nations de l'aérospatiale.

LES ARCHIVES.

26 novembre 1965, le centre spatial de Brétigny suivait la progression du premier satellite français, Astérix 1, hors de l'orbite terrestre, comme le montre l'archive présentée en tête d'article. Une première ! Il avait été lancé par la fusée Diamant depuis la base militaire saharienne d'Hammagir, en Algérie.

Le JT de 20H proposait un sujet en direct de la salle de contrôle de Brétigny qui n'avait rien à envier à celle de la NASA. Même alignement d'ordinateurs dernier cri, même concentration sur les visages, mêmes regards anxieux. Tous suivaient au radar la progression du satellite Astérix parti depuis 4h15.

Jusqu'ici tout se passait bien, c'est ce que confirmait le chef de la division mathématique au CNES à Jean-Pierre Chapel. Il lui expliquait que le satellite avait déjà effectué trois orbites complètes autour de la Terre et qu'il avait été suivi au radar : « le satellite doit avoir atteint maintenant son orbite définitive ». Une prouesse technique, car c'était la première fois que le centre recherchait un satellite en orbite via un radar, « les informations radar étaient d'excellente qualité », confiait-il avec une certaine fierté au reporter.

Le journaliste interrogeait ensuite l'ingénieur en chef du projet, un militaire du ministère des Armées qui décrivait les différentes phases du processus complexe et le suspens du compte à rebours, du décollage de la fusée jusqu'à la mise en orbite : « La conclusion de cette journée, c'est une immense satisfaction pour les équipes des armées. », ajoutait-il. Il avouait sa fierté d'avoir réussi cette mise en orbite au premier essai.

« Ça permet aux Français d'être à l'avant-garde du progrès »

Avec cet envol réussi, la France devenait la troisième puissance spatiale. Dans la rue, les Français interrogés se montraient fiers et heureux de cet exploit technologique et faisaient preuve d'un certain patriotisme.

Petit florilège des réactions recueillies dans la rue : « On file vers le progrès, on va rattraper l'URSS et les États-Unis », « On était à la remorque et la France arrive enfin à quelque chose », « ben moi, je suis contente, les Français ne seront pas toujours derrière », « ... Nous, on est aussi malins qu'eux et même davantage ! », « Ça permet aux Français d'être à l'avant-garde du progrès, où ils ont toujours été du reste »... Certains se montraient tout de même plus critiques, déclarant : « Ils auraient pu faire mieux », « Mais enfin, ils sont en retard par rapport aux Américains… c'est un début. »

Idéfix, conçu en collaboration avec l’agence spatiale allemande, sera finalisé dans quelques mois. Le Cnes précise dans un communiqué que le « rover a presque terminé ses tests de qualification spatiale à Toulouse ». Ces tests permettront de certifier ses différentes fonctionnalités ainsi que sa résistance aux vibrations et aux températures extrêmes qu’il devra affronter sur Phobos. Son lancement est prévu en septembre 2024.

Pour aller plus loin :

JT 20H : satellite français A1 (Asterix). François de Closets parle d'un nouveau satellite français FR1, un prototype du futur A1 (Astérix) qui vient de quitter la France pour des essais aux Etats-Unis. Il présente en studio une maquette du satellite. (15 sept. 1965)

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