Trente-cinq ans avant que n'éclate l'affaire Festina sur le Tour de France 1998, cette interview explosive du cycliste Roger Hassenforder révélait déjà les pratiques quotidiennes de dopage de toute une profession.
« Pour courir à 45km/h, on ne peut pas courir à l'eau minérale ! A part Bobet [Louison Bobet, triple vainqueur du Tour de France entre 1953 et 1955], aucun de mes collègues ne coure à l'eau minérale ! » A la question du journaliste de savoir si les coureurs utilisent le « doping », Roger Hassenforder répond avec un sourire entendu : « On appelle ça des vitamines. [Mais] entre nous on appelle ça le "doping", le "baba" comme on dit ».
Surprise du journaliste, qui s'exclame : « Mais c'est interdit par les règlements de la Fédération ! »
Tout en franchise, Roger Hassenforder enfonce le clou : « Il paraît oui, il paraît. Mais si on roule à l'eau minérale, on roule à 35km/h, alors ça va pas. Donc il faut prendre un petit truc, un petit café fort quoi ! »