Le 6 avril 1962, le petit Jean-Pascal est attendu au 10, rue du Faubourg Montmartre pour un rendez-vous de la plus haute importance. Il va pour l'émission Soyez les bienvenus interviewer une légende du journalisme français, Jacques Goddet, le directeur de l'Equipe. Celui-ci lui explique que le journal est une « destinée familiale », puisque « l'on imprimait dans cette maison un journal qui s'appelait l'Auto avant guerre, fondé par [son] père [en 1900] et par un autre homme, Henri Desgrange, [son] père spirituel ».
Le sport est une véritable passion pour Jacques Goddet : « J’ai eu un goût naturel pour le sport. Il me semblait dès mon plus jeune âge que j’avais besoin de bouger, de me remuer, de me fortifier, que j’avais besoin de me durcir. Ça a toujours été un besoin pour moi. A tel point que j’ai pratiqué tous les sports, sans jamais me spécialiser. » De tous les sports pratiqués au cours de sa vie, Jacques Goddet cite le rugby comme ayant été son sport favori de jeunesse et le tennis, comme celui qu'il pratique le plus souvent à son âge [il a alors 56 ans].
Le cyclisme occupe une place toute particulière dans l'histoire du journal, puisque c'est l'Auto qui lance le Tour de France, en 1905. Jacques Goddet participe à son organisation, aux côtés d'Henri Desgrange, puis en assume seul la direction après la Libération : « J’ai organisé 15 tours de France, tous ceux depuis l’Après-guerre. Avant la guerre, je me trouvai déjà placé à côté de Henri Desgrange, qu’on avait surnommé "le père du Tour" parce qu’il en était le créateur, qu’il l’animait et le dirigeait. Avec lui, j’en ai organisés une bonne dizaine. »
Avant de terminer l'interview, Jacques Goddet conseille à Jean-Pascal de cultiver « un esprit sain dans un corps sain ». En ce début des années 1960 où la conquête spatiale est le nouvel Everest à conquérir, il loue les mérites du sport : « Lorsque tes études sont terminées, continue à taper dans une balle, à être […] cet homme fort [capable] d’atterir sur la Lune, et à en revenir ».
Pour aller plus loin : Jacques Goddet évoque les forces de son journal, en 1971.