En 1914, à la veille de la guerre, le parti social-démocrate allemand (SPD), est le premier mouvement politique du pays, recueillant plus de 4 millions de voix lors des élections qui précèdent le conflit mondial. Le parti vote les crédits de guerre, mais très vite ce soutien à l'Union sacrée provoque des dissensions en son sein, provoquant sa scission en 1917 en trois courants : le courant majoritaire, qui soutient la poursuite de la guerre, le courant des indépendants, et le courant spartakiste, opposé à la guerre, et militant d'une transformation de la société selon les théories marxistes.
Lorsque les marins de Kiel se mutinent début novembre 1918, la révolte se transforme en révolution et touche de grandes villes d'Allemagne, dont Berlin. Cette révolution est menée par le courant spartakiste, avec le soutien de l'aile gauche des Indépendants. Dès lors, en accord avec l'état major allemand, le nouveau gouvernement issu de la majorité social démocrate choisit de réprimer le mouvement. Cette répression culmine avec la "semaine sanglante", du 5 au 12 janvier 1919.
Parmi ces Spartakistes, les noms de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont les plus célèbres. Ces deux personnalités seront assassinées par les "corps francs" du gouvernement dans le parc de Tiergarten, menés par Gustav Noske.
Rosa Luxembourg, née dans l'empire russe en 1871, n'était pas pourtant pas l'initiatrice de ce mouvement.
Croyant à un phénomène révolutionnaire dans "la lenteur, dans le flux et le reflux", elle n'est en effet pas le prototype de la révolutionnaire exaltée. Son mode d'action de prédilection est la grève, et non l'insurrection armée. Devant l'éclatement de ce mouvement social, Rosa Luxemburg décide cependant de le suivre, et d'assumer jusqu'au bout, c'est-à-dire par la mort, ses convictions révolutionnaires idéales en étant solidaire des ouvriers.