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Claudie Haigneré, la première Française à être allée dans l'espace

Claudie Haigneré, la première Française à être allée dans l'espace

Le 23 novembre, une Française a rejoint la courte liste des femmes astronautes françaises : Sophie Adenot, ingénieure, pilote d’hélicoptères et lieutenant-colonel de l'Armée de l'air. Il s'agit de la deuxième Française à devenir astronaute après Claudie Haigneré. Le 17 août 1996, cette pionnière s'envolait pour la station russe MIR, où elle resta 7 jours dans le cadre de la mission franco-russe Cassiopée.

 

Par Florence Dartois et Ludivine Lopez - Publié le 13.08.2021 - Mis à jour le 24.11.2022
 

L'ACTU.

Mercredi 23 novembre, l’Agence spatiale européenne a annoncé les cinq personnes sélectionnées pour faire partie d’une nouvelle promotion d’astronautes européens. Parmi elles, Sophie Adenot, ingénieure et pilote d'essai française, lieutenant-colonel de l'Armée de l'air et de l'espace. Elle est la deuxième femme astronaute française, vingt ans avec Claudie Haigneré, précédemment André-Deshays, qu'elle considère comme un modèle. « Si elle n'avait pas été là, je ne serais pas là aujourd'hui », explique-t-elle à France Info.

L'ARCHIVE.

Le 17 août 1996, Claudie Haigneré devenait la première femme française à s’envoler vers l’espace. Son objectif : la station MIR, fleuron de la technologie russe. De 1986 à 2001, la station orbitale a vu passer des scientifiques du monde entier, et parmi eux, la scientifique Française Claudie André-Deshays. Un aboutissement après plusieurs mois d’une intense préparation physique et théorique.

En 1985, cette spécialiste en médecine aéronautique était la seule femme - parmi 6 hommes - à être sélectionnée pour participer à un programme spatial. De quoi attiser la curiosité des journalistes aux questions parfois un peu hasardeuses telles que dans l'archive ci-dessus : « Est-ce que quand vous étiez petite vous lisiez plutôt Bécassine ou Tintin - On a marché sur la Lune ? », « Dans ce milieu d’hommes, de militaires et de pilotes d’essai, comment juge-t-on la présence féminine ? », « Une question bête, vous m’excusez, mais le fait d’être une femme ça apporte quelque chose ou on vous a pris juste sur votre CV, sur vos diplômes et votre compétence ? »

Face à ces journalistes maladroits, la docteure en neurosciences affichait un calme olympien, sûre d’elle et de sa légitimité à faire à ce voyage spatial.

« Je suis très heureuse de montrer aux femmes qu’on peut aller au bout d’un objectif »

Le 15 août, deux jours avant de s'envoler elle se confiait d'ailleurs à l'émission «Zoom», en direct de la Cité des étoiles à Moscou : « On m’a acceptée dans ce milieu professionnel, où effectivement il y avait davantage d’hommes, en fonction de mes compétences propres et on m’a appréciée en fonction de la qualité du travail que j’ai pu fournir lors des entraînements et je n’ai pas ressenti d’avoir quelque chose à prouver en plus. »

En participant à cette mission, la spationaute espérait aussi envoyer un message à toutes les femmes. Une note d'espoir qu'elle adressait aux jeunes filles qui rêverait un jour d'espace comme elle : « Je suis très heureuse de montrer aux femmes qu’on peut aller au bout d’un objectif, même s'il peut paraître ambitieux et un peu difficile, parce que c’est un milieu masculin dans lequel on évolue… Moi, c'est une mission que je me fixe. »

Être un exemple

Claudie Haigneré a fait deux voyages dans l’espace, celui de 1996 à bord de la station MIR et un autre à bord de la Station spatiale internationale en 2001. Depuis elle partage son expérience auprès de jeunes et déplore toujours le manque de femmes candidates à la conquête de l’espace, à l'image de cette interview de 2017 : « Les jeunes filles n’ont pas suffisamment confiance en elles pour aborder, pour s’orienter vers ces carrières et là, il y a un problème qui est lié à une représentation des métiers, à des clichés, à une forme d’éducation donc il faut leur donner confiance et leur expliquer ce que sont ces métiers. »

Message reçu, Claudie Haigneré compte désormais à ses côtés une deuxième femme astronaute française, Sophie Adenot, parmi la douzaine de spationautes français à s'être rendus dans l’espace.

Pour aller plus loin :

Retour vers l'info : MIR, la coloc de l'espace de 1986 à 2001. C'était le 23 mars 2001, la station MIR se désintégrait au-dessus du Pacifique. Pendant 15 ans, de nombreux scientifiques du monde entier se sont succédés dans la station spatiale russe. Parmi eux, la Française Claudie André-Deshays. (ina-france info, 23 mars 2021 )

Zoom : Claudie André-Deshays en direct de la Cité des étoiles à Moscou. (15 août 1996)

Le Journal de 20 heures : décollage de Claudie André-Deshays à Baïkonour. (17 août 1996)

Duplex de Claudie André-Deshays en direct de l'espace. Rappel des expériences scientifiques réalisée par la scientifique à bord de MIR. (27 août 1996)

Claudie André-Deshays est de retour sur Terre après sa mission à bord de MIR. Elle fait le bilan. (31 août 1996)

Interrogée à la Cité des étoiles après son retour elle raconte émerveillée la beauté de la Terre vue de l'espace. "On voit une Terre belle qu'il faut protéger...". (3 septembre 1996)

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