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Des journalistes après le Bataclan : "Je ne suis pas sûr d'aller bien"

Des journalistes après le Bataclan : "Je ne suis pas sûr d'aller bien"

De nombreux journalistes ont couvert en direct et souvent sur place la nuit des attentats du 13 novembre 2015. Cela laisse des traces. La psychologue Jessica Zabollone-Hasquenoph, qui est intervenue dans plusieurs rédactions, a témoigné de son expérience dans une interview donnée à notre site La revue des médias.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 07.09.2021
AFP / INA / JUSTINE BABUT

En décembre 2020, notre site La revue des médias a publié une longue interview de la psychologue Jessica Zabollone-Hasquenoph. Cette dernière explique que de nombreux journalistes viennent la voir pour évoquer les effets que leur métier produit sur eux.

Elle évoque à plusieurs reprises les attentats de 2015, et plus particulièrement ceux du 13 novembre. "(...) J'ai été amenée à intervenir dans certaines rédactions après l’attentat contre Charlie Hebdo. Puis des groupes de presse ont fait appel à moi au moment du Bataclan pour prendre en charge toutes leurs rédactions. Dans ce contexte, j'ai rencontré beaucoup de journalistes (...)”, dit-elle à notre journaliste Mathieu Deslandes. Lors de ses premiers échanges avec des journalistes qui ont couvert des événements dramatiques, elle « les invite à reconnaître qu’ils ont vécu quelque chose qui sort de l’ordinaire mais qui est terminé, ça va aider le cerveau à cloisonner, à « finir » l’événement (...)”. Elle détaille aussi les différents symptômes du stress post-traumatique auxquels il convient de prêter attention.

En direct

Elle assure qu’après le Bataclan, où de nombreux journalistes ont été envoyés sur place ou ont suivi toute la nuit les faits pour une couverture en direct, certains disaient dans son cabinet : "Moi, j'ai l'impression que je vais bien, mais je viens vous voir parce que je ne suis pas sûr d'aller bien du coup."

Selon elle, “ce n'est pas anodin d'avoir été confronté à la mort. Souvent, ça bouscule notre vie. Ça nous rappelle notre propre mort, et plein de choses vont changer : on réfléchit différemment, et un décalage se creuse avec l'entourage.

Retrouvez ci-dessus le récit factuel de cette nuit du 13 novembre 2015.

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