Plus de neuf ans après l'intervention militaire française qui avait sauvé Bamako de l'influence des groupes armés djihadistes, les forces françaises vont se retirer progressivement du Mali. C'est la fin de la plus longue opération extérieure du pays depuis la guerre d'Algérie.
Tout a débuté le 11 janvier 2013. A 18h11, en direct de l'Elysée, François Hollande annonce le lancement de l'opération militaire Serval au Mali. Son objectif alors : soutenir les troupes maliennes en lutte contre une offensive des groupes armés islamistes (Aqmi) en possession de la partie nord du pays. Les 1400 hommes déployés sur place ont pour mission d'arrêter l'avancée des forces djihadistes en direction de Bamako, de sécuriser la capitale et de permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale. Le visage grave, le chef de l'Etat s'adresse aux Français en ces termes : «Les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes. Cette opération durera le temps nécessaire. J'informerai régulièrement les Français sur son déroulement.»
Le lendemain de cette intervention, le JT de 20h00 de France 2 diffuse un reportage sur le point des opérations à Konna, où les combats font rage, et où les militaires français sont intervenus la veille. On déplore déjà le premier mort, le lieutenant Damien Boiteux, 41 ans, un pilote d'hélicoptère d'attaque. Le soutien de l'armée française permet aux Maliens de reprendre le dessus sur les Islamistes qui déjà menacent la France de représailles par la voix d'Abdella Echingitti, représentant d'Aqmi.
Le 13 janvier, le journal télévisé analyse les risques encourus par la France en cas d'enlisement.
Le 15 janvier, c'est déjà l'heure d'un premier bilan. A Tombouctou, qui vient d'être libérée, les habitants ont peur. Les islamistes seraient installés à Diabaly, à l'ouest du pays, malgré les bombardements français. La situation est plus complexe que prévue comme le confirme le ministre de la Défense, Yves Le Drian.
L’opération Serval s'est achevée en juillet 2014 avec l'intégration des forces engagées dans le dispositif régional, l'opération Barkhane destinée à la remplacer pour lutter contre le terrorisme dans l'ensemble du Sahel. A cette date, 9 soldats français avaient été tués au combat. Les pertes militaires françaises au Mali et au Sahel sont de 56 militaires, 55 hommes et 1 femme.
Pour aller plus loin :
Journal de 20h00 de France 2 : arrivée des soldats français au Mali. (12 janvier 2013)
19-20 Edition nationale : les forces armées présentes au Mali. Reportage consacré aux forces armées présentes au Mali. Outre les forces françaises, des contingents d'Afrique de l'Ouest sont arrivés sur place. Extraits de conférence de presse de Jean Yves Le Drian, ministre de la Défense et Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères. (17 janvier 2013)