L'ACTU.
Après une greffe de moelle osseuse, un homme atteint du VIH, qui avait reçu des soins en Suisse et était également traité par des chercheurs de l'Institut Pasteur, est en phase de rémission. Ce « patient de Genève » est la sixième personne atteinte du virus à entrer en rémission depuis l'apparition du VIH, dans les années 1980.
L'ARCHIVE.
« Il s'appelle Timothy Brown. Il est Américain et il est pour l'heure l'unique miraculé du Sida. » L'archive de 2012 en tête d'article, s’intéressait au « patient de Berlin », de son vrai nom Timothy Brown, guéri depuis 5 ans du Sida.
Il avait été testé séropositif en 1995, alors qu'il était étudiant à Berlin, d'où son surnom. En 2007, après une greffe de moelle osseuse pour guérir d'une leucémie, il était en effet « redevenu séronégatif ». Ensuite, il avait cessé de prendre des antirétroviraux, disait le reportage, et ses médecins le déclaraient guéri du sida. En effet, la moelle osseuse qui lui avait été greffée « provenait d'un malade naturellement protégé du sida, comme 0.3% de la population. »
Timothy Brown témoignait : « Mon cas, mon histoire, sont la preuve vivante que le Sida peut être vaincu. L'espoir est vivant et la guérison est à l'horizon. » Et d'ajouter : « Même si mon cas demeure exceptionnel, cela donne de l'espoir à tous les malades atteints du sida et cela laisse supposer qu'il peut y avoir de nouveaux traitements contre cette maladie. »
Un cas d'école
Mais ce traitement suscitait des interrogations parmi les scientifiques. D'abord, car le virus pourrait être encore présent en très faible quantité dans son organisme. Ensuite, car son donneur possédait des cellules immunitaires mutantes résistantes au VIH. Un cas extrêmement rare. Insuffisant pour guérir des millions de malades selon Pierre Dellamonica, professeur d'infectiologie : « Les greffes de moelle font partie des stratégies médicales les plus chères qui existent. À ce titre, ce n'est pas une technique qui peut être applicable à grande échelle. »
Depuis 2012, Timothy Brown enchaîne les congrès scientifiques pour parler de la maladie. Il a créé sa propre fondation pour aider à la recherche du sida. En 2019, l'opération de moelle osseuse était reproduite avec succès sur un second patient, le « patient de Londres ».