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Soeur Emmanuelle, l'espoir lumineux d'une femme

Soeur Emmanuelle, l'espoir lumineux d'une femme

Soeur Emmanuelle a consacré sa vie à l'enfance malheureuse. En hommage à cette généreuse battante, décédée le 20 octobre 2008, voici un portrait de ce bout de femme, toute aussi joviale et sincère.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 20.10.2008 - Mis à jour le 15.10.2018
Soeur Emmanuelle - 1978 - 05:26 - vidéo
 

Ce reportage sur Soeur Emmanuelle dresse le portrait de cette religieuse française au grand coeur qui vécut toute sa vie dans un bidonville du Caire. Elle a décidé de s'installer avec les chiffonniers, des chrétiens coptes, qui collectent les ordures de la ville. Les enfants vivent sur des tas d'ordures et passent leurs journées à les trier. Nous la suivons dans son quotidien avec les enfants.

"C'était le rêve de ma jeunesse : partager jusqu'au bout, la vie de ceux qui sont les plus démunis de la Terre. Pour moi ça me paraissait être ce que le Christ a fait. Alors je suis venue un jour ici et quand j'ai vu ça j'ai compris que c'était mon lieu..."

En 1984, venue en France pour récolter des fonds pour financer la création d'une usine d'incinération elle déclare : "... Je resterai là-bas jusqu'à la mort... Mourir comme eux et avec eux... Inch Allah"

Le couvent dès l'âge de 20 ans

Elle s'était battue toute sa vie au cœur de la misère… contre la misère. Pourtant, elle rayonnait de joie. Sœur Emmanuelle est décédée le 20 octobre 2008 à l'âge de 99 ans. Combattre l'enfance malheureuse ? Une vocation qui lui est apparue à 20 ans. Née le 16 novembre 1908 en Belgique, Madeleine Cinquin (de son vrai nom) vit une enfance paisible, jusqu'à ce jour dramatique où son père meurt sous ses yeux. Contre l'avis de sa mère, elle choisit de rentrer au couvent, dans le but de s'occuper de l'enfance malheureuse. A 23 ans, après des études de sciences philosophiques et religieuses, elle prononce ses vœux dans la congrégation Notre-Dame de Sion et devient Sœur Emmanuelle.

Sensibiliser les plus aisés

A Istanbul, en Turquie et en Tunisie, elle enseigne les lettres. C'est là que se fait sentir encore davantage le désir de se mettre au service des exclus : elle n'hésite pas à sensibiliser ses élèves de condition aisée aux difficultés des populations démunies. Aussi, quand en 1971 Sœur Emmanuelle atteint l'âge de la retraite, il est évident pour elle qu'elle doit se consacrer à la vie des plus pauvres. Alors installée en Egypte, elle décide de se tourner vers les chiffonniers et parvient à s'intégrer dans leur communauté. Elle contribue ainsi à améliorer leurs conditions de vie : constructions de maisons, d'écoles et de dispensaires, créations de jardins d'enfants, création d'usines.

Sa priorité va à la santé et à l'éducation des plus jeunes et son action est bientôt soutenue par des dons venus du monde entier. C'est pourquoi, en 1980, elle fonde sa propre association : ASMAE – Association Sœur Emmanuelle. Ainsi, Sœur Emmanuelle peut développer son aide à d'autres pays.

En 1985, elle est à Avignon pour lever des fonds pour construire une usine de compost.

Un franc-parler qui captive

Rien ne l'arrête… ou presque. En 1988, à 80 ans, elle se rend à Bruxelles pour lancer un appel à la paix, en faveur du Soudan. "Espérons, aidons-nous, aimons-nous ".

En 1993, ses supérieures lui demandent de quitter l'Egypte pour rejoindre sa communauté en France. Ce bout de femme avouera quelques années plus tard qu'il s'agit d'un « choc terrible ». Mais elle ne perd rien de sa joie naturelle et choisit alors de s'occuper des SDF. Elle signe aussi trois ouvrages en deux ans : Le Paradis c'est les AutresJésus tel que je le connais et Yalla : En avant les jeunes. Son aisance naturelle, sa foi inébranlable et ce fameux franc-parler, avec lequel elle a notamment demandé à l'Eglise de vendre ses richesses, dérangent autant qu'ils captivent. Partisane du mariage des prêtres, elle écrit un jour au pape Jean-Paul II pour lui laisser entendre l'intérêt qu'il y a à ne plus condamner la pilule. Sœur Emmanuelle a toujours su garder intacte sa détermination !

La mère de 70 000 enfants

Les enfants restent un des plus grands combats de sa vie : « J'ai eu tant d'enfants. Je n'ai pas ressenti de vide dans mon cœur, au contraire. Quand je vois ces enfants vivants, ce ne sont pas mes enfants biologiques, mais ce sont les enfants de mon cœur, que Dieu m'a permis de sauver d'une vie qui était assez dégradante. » Son association en a charge encore aujourd'hui près de 70 000 enfants à travers le monde. A 99 ans, la plus grande peur de Sœur Emmanuelle n'était pas de mourir. Non, sa seule préoccupation était que le combat de son association s'éteigne à petit feu après sa disparition. Mais ses 70 000 enfants ne pourront pas l'oublier. Ni eux, ni tous les autres.

Pour aller plus loin

Regards de femme d'Aline Paillet : Soeur Emmanuelle (avril 1989, Premium)

Découvrez le Dvd " Soeur Emmanuelle, Yalla !"

Pack de huit vidéos (Soeur Emmanuelle a consacré sa vie à l'enfance malheureuse. En hommage à cette généreuse battante, décédée il y a 1 an, voici dix vidéos et un portrait de ce bout de femme, toute aussi joviale et sincère. Pack de 8 vidéos à télécharger ou à graver sur DVD.)   


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