Simone Veil, Ministre de la santé en 1974
Simone Veil : d’Auschwitz à l'Académie française
Simone Veil, née Jacob voit le jour le 13 juillet 1927 à Nice. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle est arrêtée, menée à Drancy avec sa famille, avant d'être déportée à Auschwitz-Birkenau, un des camps d'extermination nazis le 15 avril 1944. Elle raconte les faits.
L'arrestation et l'envoi de sa famille dans les camps nazis, 1997
En juillet 1944, avec sa mère et sa sœur, elle est transférée à Bobrek, à cinq kilomètres de Birkenau. Peu avant la libération du camp d'Auschwitz le 27 janvier 1945, les Allemands emmènent leurs prisonniers dans "la marche de la mort" jusqu'au camp de Bergen-Belsen à 70 kms de là. Elle travaille à la cuisine. Sa mère y meurt du typhus le 13 mars 1945. Sa sœur Madeleine sera sauvée de justesse grâce à l'arrivée des Alliés.
La déchéance dans les camps de déportation, 1979
Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945. Simone, Madeleine et son autre sœur Denise (engagée dans la Résistance) sont les seules survivantes de la famille, puisque leur père, leur mère et leur frère ne sont pas revenus des camps.
A propos de la déportation de sa famille, 1976
Rescapée de la Shoah, elle s'inscrit, en 1945, à la faculté de droit et à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle rencontre son futur mari Antoine Veil (1926-2013), inspecteur des finances qu'elle épouse le 26 octobre 1946.
Munie de sa licence de droit et de son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, elle renonce à la carrière d'avocate et passe avec succès, en 1956, le concours de la magistrature. Elle y entre comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme Ministre de la Santé, en mai 1974 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.
Sa prise de fonction de Ministre de la santé, 29 mai 1974
À ce poste, elle fait notamment voter la "Loi Veil", promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). En 1992, elle revient sur le contexte autour du vote de cette loi. Du sexisme outrancier de la plupart des hommes au soutien presque inconditionnel de toutes des femmes qui se reconnaissaient dans ce combat.
De 1979 à 1982, elle est la première femme présidente du Parlement européen, élue au suffrage universel. Elle est ensuite Ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.
Discours au parlement européen, 18 juillet 1979
Élue à l'Académie française le 20 novembre 2008, elle est reçue sous la Coupole le 18 mars 2010.
Réception à l'Académie française, 18 mars 2010
Simone Veil entre à l'Académie Française avec son matricule d'Auschwitz, pour ne pas oublier...
"C'est pas seulement des questions de langue mais c'est aussi une véritable philosophie et une volonté de mettre en valeur certaines valeurs françaises..."
Pour aller plus loin :
Playlist de 14 vidéos sur les combats politiques de Simone Veil
Les confidences de Simone Veil sur " Le Divan" d'Henry Chapier, 1ère et 2ème partie
La première apparition médiatique de Simone Veil à la radio en 1947
Le manifeste des 343 salopes, 25 ans plus tard Bernadette Lafont et Simone Veil reviennent sur ce combat
Notre pépite inédite : En 1986, invitée de Christophe Dechavanne, Simone Veil défait son chignon...