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Qui était Pablo Escobar, baron de la drogue colombien ?

Qui était Pablo Escobar, baron de la drogue colombien ?

Le célèbre trafiquant de drogue colombien Pablo Escobar est mort il y a 30 ans, le 2 décembre. Qui était Pablo Escobar ? Opposé à toute forme d’autorité et assassin notoire, il était pourtant devenu député, avant d’être abattu par l'unité spéciale de la police colombienne destinée à lutter contre le cartel de Medellín. 

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 28.11.2013 - Mis à jour le 01.12.2023
Story Escobar - 1993 - 01:51 - vidéo
 

Qui était Pablo Escobar ? Un pape sanguinaire de la drogue ou un bienfaiteur du peuple ? Opposé à toute forme d’autorité, assassin notoire, le narcotrafiquant avait pourtant été élu député, avant d’être abattu le 2 décembre 1993. À l'occasion de sa mort, le JT de France 2 lui consacrait un portrait et revenait sur son parcours comme on le voit en tête de cet article.

Pablo Escobar est né dans une famille pauvre du village de Rionegro en Colombie. Pour survivre, il multiplie les rapines, les vols de voitures et passe au kidnapping de cadres de Medellín moyennant rançon. À l’âge de 20 ans, il travaille pour le contrebandier Alvaro Prieto. En deux ans, il devient millionnaire.

Un narcotrafiquant implacable

Le jeune homme est très ambitieux, il commence à investir dans la cocaïne en 1975. Il s’achète bientôt un avion avec lequel il va passer de grosses quantités de drogues en contrebande. Au début des années 1980, Escobar est à la tête du puissant cartel de Medellín. Au sommet de « sa gloire », il contrôle 80 % du commerce mondial de la cocaïne. Son empire s'étend de la Bolivie au Pérou, il exporte vers l'Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. L'archive ci-dessous décryptait en 1990 le problème de la drogue en Amérique latine.

Escobar se taille rapidement une réputation de caïd implacable. Travaillant en toute impunité, il n’hésite pas à neutraliser les représentants de l'autorité que sont les juges ou les policiers en les achetant ou en les éliminant. Il tue quiconque se met sur son chemin, y compris ses lieutenants.

Les revenus de son cartel sont estimés à 30 milliards de dollars par an et, en 1989, le magazine Forbes le classe au septième rang des plus grandes fortunes du monde.

Implacable en affaires, le parrain colombien est un héros parmi les couches les moins aisées de la population de Medellín où il distribue généreusement de l'argent aux pauvres. Élu député libéral au congrès colombien en 1982, le narcotrafiquant construit 500 maisons dans les bidonvilles. Il propose même de racheter la dette extérieure du pays avec ses narcodollars.

De la politique à la terreur

Porté par ce succès électoral, il manifeste le désir de jouer un rôle politique plus important, voire d’accéder à la présidence. Face au refus des dirigeants, l’homme vexé se lance dans une campagne de terreur. Il donne une prime à ses sicarios (tueurs) pour abattre des policiers : 600 d'entre eux meurent de cette manière. Il fait assassiner des journalistes, des juges et même trois candidats à la présidence en 1989.

La réaction des autorités sera tout aussi brutale. Le 15 février 1990, un sommet anti-drogue se réunit à Carthagène en présence des présidents Bush (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). L'archive ci-dessous rapportait les détails de cette rencontre.

En avril, l'armée colombienne encercle le siège de Pablo Escobar. Près de 510 morts, mais pas le parrain qui réussit à s'échapper. Certains membres du bras armé du cartel craignent d’être arrêtés et extradés vers les États-Unis. En avril 1990, ils annoncent leur désir de se désolidariser de leur leader. L’étau se resserre sur Escobar. En juillet, la traque s’organise, 3 000 hommes se lancent sur ses traces. Onze de ses lieutenants sont arrêtés.

En 1991, Escobar accepte de cesser sa campagne de violence et se livre aux autorités contre la promesse de ne pas être extradé aux États-Unis, de bénéficier d’une réduction de peine et d’un traitement de faveur. Point de prison pour ce pacha du crime, on lui construit une luxueuse résidence avec piscine, discothèque, salle de billard. En juin 1991, le président colombien Gavira revient, un peu gêné, sur ces conditions détention.

Dans les faits, loin d'être reclu, il continue à diriger son cartel, fait les boutiques et reçoit des visiteurs. Il pousse même la provocation jusqu’à tuer des partenaires suspectés de trahison. Les autorités décident alors de le transférer dans une vraie prison. Le caïd résiste et finit par s’enfuir. Sa tête est mise à prix à six millions de dollars. Après plusieurs mois de chasse à l’homme, le 2 décembre 1993, les autorités colombiennes, assistées des services américains, le cernent et le tuent. Quelques jours plus tard, une foule hystérique assiste à ses obsèques.

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