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Michel Rocard, le socialiste de la "Deuxième gauche"

Michel Rocard, le socialiste de la "Deuxième gauche"

Michel Rocard naissait il y a 90 ans. Premier ministre de François Mitterrand, il aura marqué la vie politique et la gauche depuis les années 1960. De la mairie de Conflans-Sainte-Honorine aux questions européennes, retour sur la vie d'un homme d'idées, décédé en 2016 à l'âge de 85 ans.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 06.07.2016 - Mis à jour le 25.08.2020
Michel Rocard et sa définition du socialisme - 1969 - 01:33 - vidéo
 
Michel Rocard naissait il y a 90 ans. Premier ministre de François Mitterrand, il aura marqué la vie politique française et la gauche depuis les années 1960. De la mairie de Conflans-Sainte-Honorine aux questions européennes, retour sur la vie d'un homme d'idées, décédé en 2016 à l'âge de 85 ans.

Michel Rocard et le socialisme

Michel Rocard naît en 1930 à Courbevoie. Après des études à Sciences-Po et l’Ena, Michel Rocard intègre le corps de l’Inspection des Finances en 1958. Attiré par la politique, sensibilisé pendant ces années à la question algérienne pour laquelle il critique la position française, il participe à la fondation du Parti socialiste unifié en 1960 et en prend la présidence en 1967.

En 1969, il définit le socialisme comme une « forme d’organisation de la société dans laquelle politique et économie sont décentralisées ». La question de la décentralisation et son corollaire, le contrôle collectif sur la gestion politique et économique, sont posés.

La même année, il se présente à la campagne présidentielle, mais ne recueille que 3,61 % des suffrages. C’est à cette occasion qu’il lance une phrase restée fameuse, « le socialisme est un combat ».

En 1973, il soutient les travailleurs de l'usine horlogère Lip, à Besançon. Il est de nombreuses batailles sociales. Sur la photo ci-dessous, on le voit chanter l’Internationale lors d’une manifestation du 1er mai 1971.

Interviewé en 1975 sur la question du travail dans la société, il défend la réorganisation de la production et dénonce la division du travail, responsable d’injustices.

Alors qu’il adhère au Parti socialiste en 1974, le Congrès de Nantes de 1977 lui permet de proposer une synthèse des deux traditions de la gauche française : décentralisatrice et jacobine. 

A la fin des années 1980, le Front national obtient des chiffres élevés. Il déplore ce vote et l’explique par un déficit d’éducation dans le pays.

En 1993, en pleine campagne législative, il tente une réforme radicale du parti socialiste.

Malgré la défaite de son camp aux élections de 1993, il devient Premier secrétaire du parti mais doit le quitter un an après avoir été mis en minorité.

 

Michel Rocard, le pouvoir dans l’ombre de François Mitterrand

Au tournant des années 1980, la popularité de Michel Rocard est au plus haut dans les sondages. Il est pressenti pour se présenter à la présidentielle de 1981. Interviewé à ce sujet, il affirme ne pas prendre trop en compte ces mesures changeantes : « les sondages, ça va, ça vient ». A Toul, en 1980, il se définit par rapport à son concurrent direct François Mitterrand en se déclarant être un « homme libre, au-dessus des partis ».

En novembre 1980, il retire cependant sa candidature au profit de celle de François Mitterrand et se rallie à lui.

Le 10 mai 1981, la gauche remporte l’élection présidentielle pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. Michel Rocard est nommé ministre du plan et de l’aménagement du territoire. Invité sur le plateau de TF1, il explique les problèmes économiques que rencontre le pays.

Après un passage au ministère de l’agriculture de 1983 à 1985, il devient Premier ministre en 1988, après la réélection de François Mitterrand à la Présidence de la République.

Dans les premières semaines de son gouvernement, il organise les accords de Matignon mettant fin aux troubles politiques en Nouvelle Calédonie et annonce la mise en place de ses deux mesures économiques phares, le revenu minimum d’insertion (RMI) et l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Dans une période marquée par des tensions politiques sur la question de l’immigration et de l’intégration, il prononce une phrase restée célèbre, justifiant la politique ferme de son gouvernement vis-à-vis de l’immigration.

En 1991, il est désavoué par François Mitterrand qui lui demande de démissionner. Il cède ainsi le pouvoir à Edith Cresson.

En 1992, revenant sur cette démission et sa relation avec le Président de la République, il explique « être plutôt Henri IV et poule au pot que Richelieu ».

Michel Rocard, maire de Conflans-Sainte-Honorine

Michel Rocard est élu maire de Conflans-Sainte-Honorine en 1977, fonction qu’il occupe jusqu’en 1994.

En 1979, il innove en matière de politique écologique en proposant à ses concitoyens un service de vélos à disposition : l’ancêtre du Vélib ?

En 1988, la gestion de la ville est jugée plutôt positive malgré ses responsabilités nationales qui l’obligent à déléguer son pouvoir municipal et à s'absenter souvent de sa ville.

De l'Europe aux questions mondiales...

En 1972, il annonce que le PSU votera l’abstention au référendum sur l’adhésion du Royaume-Uni, du Danemark et de l’Irlande à la Communauté européenne pour montrer son hostilité à « l’Europe capitaliste ». Il souhaite au contraire promouvoir une « Europe des travailleurs ».

En 1994, il amorce un nouveau tournant dans sa carrière politique en étant élu député européen. Il occupe cette fonction jusqu’en 2009.

Militant pour une Europe toujours plus intégrée, il donne en 2014 sa vision du projet européen et explique que les Anglais portent une responsabilité dans les difficultés de l’intégration politique.

Après ses responsabilités européennes, Michel Rocard s’engage pour des questions internationales qui le mènent notamment à réfléchir sur la problématique du réchauffement climatique. Il préside en 2009 une Conférence d’experts qui aboutit à la proposition d’une taxe carbone.


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