Aller au contenu principal
Les 35 heures

Les 35 heures

La loi Aubry instaurant les 35 heures fête ses 20 ans. Souvent critiquée, voire remise en question par les hommes politiques, la loi Aubry reste une réforme emblématique de la gauche.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.12.2014 - Mis à jour le 08.06.2018
 
La réduction du temps de travail (RTT) est mise en place par Martine Aubry, sous le gouvernement de Lionel Jospin, entre 1998 et 2000. Elle fixe la durée légale du temps de travail salarié à temps plein à 35 heures par semaine, au lieu de 39 heures. En réduisant la durée hebdomadaire de travail, l'objectif est de créer des emplois et de lutter contre le chômage. En 1993, la future ministre évoquait déjà les grandes lignes de ce projet "inéluctable".

Moins travailler : un progrès social?

Cette idée de réduire le temps de travail n'est donc pas récente, elle s'inscrit dans la continuité des lois de réduction de la durée légale du travail.

Débutée en 1936 avec la mise en place des 40 heures par les Accords Matignon

Rétrospective sur le temps de travail, 1956

Elle est suivie en 1982 par l'adoption des 39 heures et cinq semaines de congés.

Bérégovoy annonce l'adoption des 39 heures, 1982

Dès 1984, Pierre Bérégovoy interpelle les Français sur un éventuel passage aux 35 heures dans un futur proche.

Réduire le temps de travail, mai 1984

Un objectif prioritaire de la gauche

Le projet d'abaissement des horaires travaillés est défendu en 1997 dans le programme du Parti socialiste pour les élections législatives. Il est clairement affiché comme un progrès social et une volonté de partage du travail.

Bientôt 35 heures, août 1997

Arrivé au pouvoir, le gouvernement Jospin demande à Martine Aubry, nommée ministre de l'Emploi et de la solidarité, d'expliquer la réforme aux chefs d'entreprises massivement opposés à cette décision.

Martine Aubry tente de convaincre, novembre 1997

Adoption de la première loi sur les 35 heures

Le 10 décembre 1997, le Conseil des ministres adopte le projet de loi. Grandes lignes du projet.

Adoption du projet de loi Aubry, 10 décembre 1997

Fin janvier 1998, les députés se penchent sur la question à l'Assemblée nationale. Pour Martine Aubry ce n'est "ni un couperet, ni un carcan".

Débat à l'AN, 27 janvier 1998

A quelques heures de la fin d'un débat, le ton monte entre la majorité et l'opposition.

Débat houleux à l'AN, 6 février 1998

La loi est adoptée le 10 février 1998 en première lecture.

La mise en place des accords

Dès l'été, les secteurs négocient les accords par branches ou par entreprises. Perte ou non de salaires, annualisation, embauches ou pas…

État des lieux, août 1998

De fait, la réduction du temps de travail aboutit plus souvent à la flexibilité des horaires qu'aux embauches promises. En mai 1999, un mouvement de grève dénonce ces dérapages.

Manifestation pour les 35 heures, mai 1999

La deuxième loi sur les 35 heures

Fin Mai, Martine Aubry présente les grandes lignes de sa 2e loi sur les 35 heures. Le mot d'ordre est désormais "assouplissement et adaptation".

2e loi sur les 35 heures, 31 mai 1999

Désormais, seules les entreprises de plus de 20 salariés passeront aux 35 heures le 1er janvier 2000, pour les autres, ce sera en 2002.

2e loi sur les 35 heures, juillet 1999

En octobre, à la veille de l'examen au parlement, le bilan est mitigé. Seul 1% des entreprises est passé aux 35 heures à la suite de la 1ère loi.

Bilan, octobre 1999

Le 5 octobre, le climat est tendu dans l'hémicycle. La droite parle d'une "démarche dangereuse" et prévoit de "supprimer la loi lorsqu'elle reviendra au pouvoir". Les communistes refusent le texte en l'état.

Grogne dans l'hémicycle, 5 octobre 1999

Après deux semaines de discussions, l'Assemblée s'apprête à voter le texte remanié.

18 octobre 1999

Le 20 octobre 1999, il est adopté en première lecture.

Vote de la 2e loi, 20 octobre 1999

Les RTT, nouveau modèle de société?

La loi Aubry est définitivement votée le 14 décembre 1999, les 35 heures entrent en vigueur le 19 janvier 2000. Souvent remises en cause par la droite, elles n'ont cependant pas été abolies.

Devenue "RTT", la réduction du temps de travail entre dans le langage courant et dans les habitudes des Français. Le cinéma s'en empare.

Sortie du film RTT, 2009

Les répercussions sociétales sont parfois inattendues, désormais on se marie le vendredi…

Se marier le vendredi, 2005

Les professionnels du tourisme se frottent les mains : augmentation des jours de congés rime avec multiplication des séjours.

35 heures et vacances, 2007

Dix ans plus tard, le bilan est mitigé. Pourtant l'exception française séduit toujours.

Les 10 ans des RTT, décembre 2009


S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.