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Le tableau périodique de Mendeleïev

Le tableau périodique de Mendeleïev

Le tableau périodique établi par le scientifique russe Dimitri Mendeleïev célèbre son 150e anniversaire. L'Onu a proclamé 2019, année internationale du tableau périodique des éléments.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 01.03.2019 - Mis à jour le 09.12.2020
 

Dimitri Ivanovitch Mendeleïev est un chimiste russe (1834-1907). Il est entré dans l'histoire pour avoir réalisé une "classification périodique des éléments" des soixante-trois éléments chimiques connus de l’époque. Mendeleïev a eu l'idée, en 1869, d'établir un tableau raisonné dans lequel tous les éléments chimiques seraient représentés par masse atomique croissante. Chaque élément a été classé par familles possédant des propriétés physiques et chimiques similaires ou voisines. C'est le tableau que nous connaissons aujourd'hui composé de cinq colonnes de dix-huit éléments. Une idée géniale qui a fait de lui le père de la chimie moderne.

Prévoyant, Mendeleïev avait aussi anticipé d'autres ajouts en laissant des cases libres dans son tableau pour y placer des éléments qui n’étaient pas encore découverts à son époque. Son tableau permettait par conséquent de souligner la périodicité de leurs propriétés chimiques, d'identifier les éléments encore à découvrir, voire de prédire certaines propriétés d'éléments chimiques alors inconnus.

"Et il s'est aperçu que lorsqu'on passait du plus léger, du plus facile au plus lourd, il y avait périodiquement l'apparition de propriétés semblables."

C'est ce qu'expliquait le scientifique Marc Lefort en 1989, dans l'émission Perspectives scientifiques. Il décrivait le travail du chimiste russe Mendeleïev sur son classement des éléments chimiques en fonction de la similitude de leurs propriétés. Selon lui, ce classement a été un moteur par la suite pour les chimistes. (Audio)

"Il a eu l'idée de présenter les éléments qu'il connaissait à l'époque en fonction de la similitude de leurs propriétés chimiques. Et il s'est aperçu que lorsqu'on passait du plus léger, du plus facile au plus lourd, il y avait périodiquement l'apparition de propriétés semblables. Donc il a fait un tableau avec des colonnes et dans ces colonnes il a placé les éléments qui étaient connus. Il s'est aperçu qu'il y avait des trous, des cases qui manquaient et que par conséquent ça voulait dire qu'on ne connaissait pas tous les éléments..."

Des intuitions vérifiées !

De nouveaux éléments chimiques ont d'ailleurs été découverts et ont complété les cases laissées vacantes du tableau. Ces dernières années, seuls 17 éléments nouveaux ont été découverts. Le tableau en compte actuellement 118.

En 2015, l'Union internationale de chimie pure et appliquée a validé la découverte des quatre derniers éléments superlourds (113, 115, 117 et 118) et leur dénomination (nihonium Nh, moscovium Mc, tenessine TS et oganesson Og), a été dévoilée par l'Union en juin 2016.

Un tableau "philosophico-poétique"…

Contre toute attente, ce tableau n'a pas inspiré que les scientifiques mais aussi des philosophes et des écrivains. Dans Heure de culture française en 1948, le philosophe Gaston Bachelard expliquait l'importance de cette classification des éléments chimiques en fonction du poids atomique et des familles d'éléments. (Audio)

En 1999, dans l'émission Un siècle d'écrivains, l'écrivain argentin Hector Bianciotti revenait sur la découverte de l'échiquier de Mendeleïev et sur son impact sur l'écrivain et poète sur Roger Caillois (1913-1978) puisqu'il avait influencé son écriture et changé sa vie, en renforçant sa conception du monde et de l'univers,

"Parce que c'était la preuve que l'univers se composait d'un certain nombre d'éléments restreints qui se combinaient dans un jeu très lent de la matière mais que l'univers était fini. Et ça,c'est l'idée extraordinaire de Caillois quand il dit : "c'est ça qui permet la poésie parce que si l'univers était infini… la poésie ne pourrait pas exister. Parce que le socle de la poésie c'est l'analogie, puisqu'une chose qui ne ressemble pas à une autre n'a pas d'existence. Le monde est comme ça. C'est simple comme un bonjour et pourtant c'est capital."

En 1970, Roger Caillois établissait un parallèle entre la table de Mendeleïev et son idée de l'univers. Selon lui, "toutes les émotions humaines se laissent classer et relier les unes aux autres".

Pour aller plus loin

La science en marche : toute la chimie dans un tableau. Débat animé par François Le Lionnais avec deux chimistes enseignant à la Sorbonne, un professeur de radio-chimie et Jacques Besnard, professeur de chimie minérale. (Audio, décembre 1960) 

Présentation du spectrographe de masse qui permet en une seule opération, l'analyse du tableau de Mendeleiev. (21 janvier 1970) 

Florence Dartois


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